Le président américain Barack Obama a dénoncé mercredi avec virulence l'attitude d'une «minorité» de sénateurs après le rejet d'un amendement sur la vérification des antécédents des acheteurs d'armes.

M. Obama, qui a accusé le lobby des armes d'avoir «délibérément menti» pour faire échouer la réforme, a estimé qu'il s'agissait d'un «jour de honte pour Washington».

Le président américain appelait de ses voeux une réforme de la réglementation des armes à feu depuis le massacre de 20 écoliers à Newtown en décembre dernier.

«90% des Américains soutiennent la vérification des antécédents» des acheteurs d'armes, mais «le lobby des armes et ses alliés ont délibérément menti sur ce projet de loi», a estimé M. Obama.

«Les Américains se demandent comment quelque chose qui est soutenu à 90% ne peut pas arriver», a-t-il lancé.

Les sénateurs démocrates qui ont voté contre cette mesure n'ont «pas d'arguments cohérents», selon M. Obama. «C'est retombé dans la politique politicienne», car ces élus «s'inquiètent que le lobby des armes dépense beaucoup d'argent et les dépeigne comme opposés au deuxième amendement» de la Constitution, qui donne le droit à chacun de disposer d'une arme.

«En fin de compte, c'est plutôt un jour de honte pour Washington», a-t-il déclaré.

«Si ce Congrès refuse d'écouter les Américains et de voter pour des lois censées sur les armes, alors l'impact réel se verra chez les électeurs», a prévenu le président, en invitant ces derniers à exprimer leur «déception» dans les urnes.

«Aucune législation n'empêchera la violence et le mal. Nous l'avons appris de façon dramatique il y a deux jours», a-t-il reconnu en faisant référence au double attentat de Boston, où 3 personnes sont mortes et 180 ont été blessées.

Mais «si une mesure du Congrès pouvait sauver une personne, un enfant, quelques centaines, quelques milliers (...) nous avions l'obligation d'essayer», a-t-il plaidé.

Plus tôt mercredi, quatre élus du parti démocrate du président avaient fait défection et rejoint les républicains pour voter contre un amendement qui aurait imposé des vérifications d'antécédents judiciaires et psychiatriques avant les achats d'armes sur internet et dans les foires spécialisées.

Le rejet du texte --lui-même édulcoré par rapport aux premières versions-- marque une défaite politique cinglante pour Barack Obama, qui avait investi un capital politique considérable sur ce thème.