Les agents du FBI ont procédé à au moins une perquisition dans la foulée des deux explosions survenues à quelques secondes d'intervalle près de la ligne d'arrivée du marathon de Boston et qui ont fait trois morts, lundi après-midi.

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La perquisition a eu lieu en toute fin de journée lundi dans un appartement de Revere, en banlieue de Boston. Tôt mardi, des policiers ont été vus quittant cet appartement en emportant des sacs et des boîtes. La police a confirmé que cette perquisition est liée aux attentats.

La police fédérale américaine a aussi demandé aux spectateurs du marathon de leur fournir toutes les photos, toutes les vidéos et tous les enregistrements audio qu'ils possèdent.

L'attentat à la bombe n'a toujours pas été revendiqué mardi.

Alors que, près de 12 ans après le 11-Septembre, le pays sous le choc après l'explosion de deux bombes se demandait s'il venait d'être la cible d'une nouvelle attaque terroriste, le président américain Barack Obama s'est gardé de prononcer le mot attentat, mais un haut responsable à la Maison Blanche a évoqué, sous couvert de l'anonymat, une «action terroriste».

S'adressant solennellement à la télévision aux Américains sonnés par les images diffusées en boucle de panique, de colonnes de fumée et de spectateurs ensanglantés et hurlant à la fin du plus ancien marathon des États-Unis, le président Obama a promis que les auteurs de l'attentat devraient «rendre des comptes».

«Nous ne savons pas encore qui a fait ça, ni pourquoi, et nous ne pouvons pas faire de conclusions hâtives», a-t-il déclaré. «Mais nous trouverons ceux qui sont responsables, pourquoi ils ont fait cela» et ils «sentiront tout le poids de la justice».

Un haut responsable à la Maison Blanche, parlant sous couvert de l'anonymat, a évoqué d'emblée un «acte terroriste». «N'importe quel événement avec plusieurs engins explosifs - comme il semble que ce soit le cas - est clairement un acte terroriste», a-t-il déclaré. «Mais nous ne savons pas qui l'a commis, et une enquête exhaustive devra déterminer si cela a été préparé et commis par un groupe terroriste, étranger ou pas».

Unanimement condamné dans le monde, l'attentat n'avait toujours pas été revendiqué mardi. Les talibans pakistanais, liés à l'attaque ratée à la voiture piégée de Times Square à New York en mai 2010, ont nié mardi toute implication.

Selon des médias américains, la police interrogeait un jeune Saoudien présent sur le lieu des explosions, mais les autorités soulignaient qu'elles interrogeaient de nombreux témoins et que personne n'avait à ce stade été arrêté.

Plusieurs villes, dont New York, Washington et San Francisco, ont renforcé leurs mesures de sécurité.

«Nous renforçons la sécurité devant les hôtels et autres lieux connus dans la ville « a notamment déclaré le porte-parole de la police de New York, Paul Browne.

Plus de 27 000 coureurs participaient au marathon de Boston (42 km), l'un des plus prestigieux au monde, lundi, jour férié dans l'État du Massachusetts.

Un enfant parmi les morts

Les deux bombes ont explosé à 13 secondes d'intervalle et à 50 à 100 mètres de de la ligne d'arrivée de la course où s'étaient massées des dizaines de milliers de spectateurs. Le chef de la police de Boston, Ed Davis, a annoncé que trois personnes avaient été tuées.

Mais le bilan pourrait s'alourdir. Les derniers chiffres officiels fournis par la police de Boston font état de plus de 170 blessés, dont 17 dans un état critique.

Des roulements à bille placés dans les bombes ont provoqué des blessures particulièrement atroces, ont indiqué la police et des médecins.

La première explosion a eu lieu vers 14H40 sur le bord de l'avenue empruntée par les coureurs au milieu d'une marée de drapeaux multicolores, soulevant une énorme nuage de poussière grise.

Les gens se sont mis à hurler, certains cherchant à fuir en grimpant sur les barrières. Des images de télévision ont montré un coureur s'écroulant.

«J'ai dû être touché par le souffle. Mes jambes étaient comme du coton», a expliqué ce marathonien de 78 ans, Bill Iffrig, avant de se relever et de raconter son histoire à de nombreux médias.

Les télévisions ont montré des images de sang sur les trottoirs jonchés de débris, des véhicules de secours et des brancards.

Le chef de la police a appelé la population à rester chez elle, tout comme le gouverneur du Massachusetts qui a également demandé aux Bostoniens de transmettre à la police toute information susceptible de faire avancer l'enquête, désormais dirigée par le FBI.

Une «énorme» explosion

«Nous avons vu des gens dont les jambes ont été soufflées», a raconté à l'AFP Mark Hagopian, propriétaire de l'hôtel Mark, situé près de la ligne d'arrivée.

«L'un d'eux n'avait plus de jambes en dessous du genou, mais il était vivant», a-t-il ajouté. L'une des explosions était «énorme. On en a senti le souffle sur notre figure».

La police criait à la foule: «partez, partez, il pourrait y avoir d'autres bombes», a-t-il ajouté.

La plupart des victimes ont été blessées aux jambes, selon le Centre médical de Boston. Plusieurs auraient été amputées.

Un autre témoin, Brian Walker, a raconté à CNN qu'une des explosions était tellement forte qu'il avait cru que sa tête «allait éclater»: Il y avait beaucoup de poussière, de la fumée, du verre».

Un autre témoin, Zara Bielkus, 30 ans a parlé à l'AFP «de membres humains, de morceaux de corps».

L'attentat a été unanimement condamné à travers le monde.

Le président russe Vladimir Poutine a proposé mardi l'aide de la Russie dans l'enquête sur ce «crime barbare» tandis que le président du Conseil européen, Herman van Rompuy, condamnait ces «actes épouvantables».

À Paris, le président François Hollande a exprimé sa «vive émotion» et la «totale solidarité de la France aux autorités et au peuple américains» tandis qu'à Rome le chef du gouvernement italien Mario Monti faisait part de ses «sentiments de fraternelle solidarité».

Le marathon de Boston est organisé dans la capitale du Massachusetts depuis 1897 et a traditionnellement lieu le troisième lundi d'avril.

-Avec Associated Press