Des membres de la Chambre civile, organe consultatif proche du Kremlin, ont interpellé jeudi l'ambassadeur des États-Unis à Moscou, Michael McFaul, sur la participation d'anciens responsables des services secrets américains au financement d'ONG en Russie.

«La fondation MacArthur a versé l'année passée 750 000 $ au groupe Helsinki de Moscou et 2,5 millions de dollars au centre Carnegie de Moscou», a affirmé une membre de la Chambre civile, Veronika Kracheninnikova.

«Le vice-président de cette fondation, Barry Lowenkron, qui avait apparemment pris cette décision, où avait-il travaillé avant? Il était le conseiller spécial du directeur de la CIA et dirigeait un département analytique au Conseil américain du renseignement. Voilà le parcours professionnel d'une personne qui distribue des bourses à des organisations russes», s'est indignée Mme Kracheninnikova, s'adressant à M. McFaul.

«Dans mon travail, je rencontre régulièrement d'anciens responsables du KGB qui font aujourd'hui un autre travail. Et je les juge du point de vue de leur compétence professionnelle et non pas de leur biographie», a répliqué l'ambassadeur américain, qui avait été invité à une réunion de la Chambre civile.

«Je suis fier du fait que dans le système gouvernemental américain, nous trouvons des emplois pour nos vétérans», a-t-il ajouté.

Après son arrivée au Kremlin en 2000, le président Vladimir Poutine, un ancien du FSB et du KGB, a amené d'anciens collègues des services secrets à différents postes du pouvoir russe.

Dans un discours devant la Chambre civile, M. McFaul a de son côté exprimé une nouvelle fois la préoccupation des États-Unis face aux vérifications massives visant ces dernières semaines les ONG en Russie.

«Nous espérons que les récentes inspections des ONG, y compris d'organisations américaines, ne poseront pas d'obstacles aux contacts entre les deux pays», a ajouté l'ambassadeur.

La campagne de vérification des ONG commencée en mars est liée à une loi entrée en vigueur fin 2012, qui oblige les ONG bénéficiant d'un financement étranger et ayant une activité politique à se faire inscrire sur un registre «d'agents de l'étranger» et à se présenter en tant que telles dans toute activité publique.

Les responsables des organisations contrevenant à cette loi sont passibles d'une peine allant jusqu'à deux ans de détention.