La Maison-Blanche va continuer à pousser pour l'adoption de nouvelles réglementations sur les armes, malgré le manque de soutien pour de telles mesures au Congrès, a assuré jeudi le vice-président américain Joe Biden.

«Je ne me reposerai pas, et le président ne se reposera pas, tant que nous ne l'aurons pas fait», a déclaré Joe Biden au cours d'une conférence de presse à New York, tenue aux côtés du maire de la ville, Michael Bloomberg, et de parents de victimes de la tuerie de Newtown, dans le Connecticut, qui avait vu un forcené abattre 20 enfants et 6 adultes dans leur école le 14 décembre.

«A tous ceux qui disent que nous ne pourrons pas ou que nous ne devrions pas interdire les chargeurs de grande capacité, je n'ai qu'une chose à dire: pensez à Newtown», a lancé le vice-président, évoquant également au cours de son intervention «les magnifiques petits enfants» tués dans l'école.

Se tournant vers les parents d'une enseignante tuée alors qu'elle tentait de s'opposer au forcené, Joe Biden a lancé: «Il est temps que le monde politique montre autant de courage que votre fille».

«La seule question, c'est de savoir si le Congrès va avoir le courage de faire ce qui est juste», a renchéri Michael Bloomberg, partisan de longue date d'un contrôle des armes accru.

«Il s'est écoulé 97 jours depuis Newtown. Durant ce laps de temps, on estime que plus de 3.000 Américains ont été tués (par armes à feu). Si le Congrès ne fait rien, quelque 12.000 personnes seront tuées par arme à feu cette année», a-t-il poursuivi.

Les élus démocrates du Sénat ont toutefois annoncé mardi qu'ils abandonnaient la mesure qu'ils défendaient jusqu'alors visant à interdire les armes d'assaut, comme celle utilisée par le tueur à Newtown.

Ce projet n'a pas survécu à l'opposition ferme des défenseurs du droit à porter une arme, chez les républicains, mais aussi du côté démocrate.

D'autres mesures sont toutefois toujours à l'étude au Congrès, comme la généralisation des vérifications d'identité et d'antécédents judiciaires avant tout achat d'arme, y compris dans les foires aux armes et sur internet.

Pour Joe Biden, les Américains soutiennent des mesures «de bon sens», comme la vérification des antécédents des acheteurs ou le fait d'alerter les autorités quand quelqu'un amasse un nombre considérable d'armes.

«Aucune de (ces nouvelles mesures) ne viole les droits garantis par le Second amendement» à la constitution américaine, qui garantit le droit de porter des armes, a-t-il martelé.

L'arme utilisé à Newtown, la version civile du fusil d'assaut des soldats américains, «est une arme de guerre, et cette arme de guerre n'a rien à faire dans les rues américaines», a encore déclaré le vice-président.