Le président américain Barack Obama a donné sa bénédiction symbolique mercredi à la transformation de son ancien comité de campagne en groupe de pression politique, lors d'un dîner de levée de fonds dans un grand hôtel de Washington.

Porté sur les fonts baptismaux en janvier dernier, le groupe à but non lucratif «Organizing for action» partage ses initiales OFA avec «Obama for America», la machine de guerre électorale qui a permis à M. Obama de décrocher deux mandats à la tête des États-Unis.

Dirigé par Jim Messina, ancien directeur de campagne de M. Obama, le groupe tient cette semaine son «sommet fondateur» dans la capitale américaine.

L'idée, a développé M. Obama devant un parterre de 75 donateurs, est de faire en sorte que les 20 millions de personnes ayant oeuvré à sa campagne victorieuse «restent engagés» dans la défense de son programme de gouvernement, entravé par la prééminence des républicains sur une partie du Congrès.

Mais pour OFA, «il ne s'agit pas de 2014», année où la Chambre des représentants et un tiers du Sénat seront renouvelés lors d'élections législatives, a affirmé M. Obama. «Je veux vraiment gouverner, au moins pour deux ans», a-t-il assuré.

OFA, dont l'efficacité dans le quadrillage de la carte électorale et la capacité à lever des fonds a été démontrée lors du dernier cycle, quand M. Obama a battu son adversaire Mitt Romney dans la quasi-totalité des États décisifs, veut désormais «réfléchir à de nouvelles idées sur la façon de pousser au maximum la mobilisation au niveau local», selon un responsable de l'organisation s'exprimant sous couvert d'anonymat.

M. Obama, en ce début de second mandat, défend des réformes comme celle de l'immigration ou de la circulation des armes à feu, des dossiers sur lesquels certains élus de son parti démocrate hésitent à lui emboîter le pas de peur d'être emportés lors de la prochaine élection par des adversaires mieux financés.

«Si un sénateur ou un représentant d'une circonscription cruciale est sur le point de prendre des risques en votant sur l'immigration ou les armes, il faut qu'il se sente soutenu», a affirmé M. Obama, en faisant allusion à l'aide financière qu'OFA pourrait leur apporter.