Le président Barack Obama a annoncé mercredi sa décision de nommer une diplomate de carrière, Deborah Jones, au poste d'ambassadrice en Libye, six mois après la mort du chef de la mission américaine dans ce pays lors d'un attentat à Benghazi.

Mme Jones, dont la nomination devra être confirmée par le Sénat où les adversaires républicains de M. Obama disposent d'une minorité de blocage, était jusqu'ici membre du groupe de réflexion de Washington «Middle East Institute» après avoir été ambassadrice au Koweït de 2008 à 2011.

En 31 ans de carrière au département d'État, Mme Jones a surtout été envoyée au Moyen-Orient: en Syrie, aux Emirats Arabes Unis et en Turquie. Elle fut également directrice du bureau des affaires de la péninsule arabique de 2002 à 2004.

Si elle reçoit le feu vert de la chambre haute, Mme Jones succèdera à Christopher Stevens, tué le 11 septembre 2012 dans l'attaque d'un complexe diplomatique à Benghazi avec trois autres agents américains.

Cet attentat avait déclenché une tempête politique aux États-Unis, alimentée par l'opposition républicaine contre le gouvernement démocrate du président Barack Obama, alors en pleine campagne de réélection. Le département d'État avait ensuite reconnu ses manquements en matière de sécurité.

L'annonce de la nomination de Mme Jones est intervenue alors que le Premier ministre libyen Ali Zidan effectuait une visite à Washington, où il s'est entretenu avec le président Barack Obama et le secrétaire d'État John Kerry.

Ce dernier, deux ans après le début de l'intervention militaire en soutien au soulèvement du régime de Mouammar Kadhafi et un an et demi après sa chute au terme de quatre décennies de pouvoir, a promis que «les États-Unis continuer(aie)nt à être solidaires de la Libye pendant cette transition difficile», alors que le pays est encore en proie à la violence et à l'insécurité.

«Les Libyens ont commencé à définir leur propre avenir. Evidemment, il y a encore des difficultés à l'horizon, de l'élaboration d'un consensus politique au renforcement de la sécurité, en passant par la protection des droits de l'homme et la nécessité de faire croître l'économie libyenne», a affirmé M. Kerry.

M. Zidan s'est également entretenu avec le président Obama à la Maison Blanche, a indiqué l'exécutif américain. Lors de cet entretien, «le président a réaffirmé être décidé à faire en sorte que les responsables de l'attaque du 11 septembre contre la mission américaine à Benghazi rendent des comptes, et a insisté sur l'importance de voir la Libye coopérer avec l'enquête», a indiqué la porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Caitlin Hayden.

M. Zidan, au département d'État, a promis pour sa part de «travailler avec les États-Unis pour parvenir à la vérité» sur l'attentat, attribué par Washington à des éléments extrémistes dont certains étaient en contact avec Al-Qaïda.