Le secrétaire d'État à la défense américain Chuck Hagel a exigé mardi que soit revu le code militaire qui permet à des officiers de renverser un jugement sans justification, et demandé le réexamen d'un cas d'agression sexuelle où l'accusé a été innocenté grâce à cette prérogative.

M. Hagel «a lancé deux révisions séparées pour s'assurer que notre justice militaire protège comme il se doit les victimes d'agressions sexuelles, tout en faisant correctement justice aux accusés», a dit à la presse le porte-parole du Pentagone George Little.

Cette annonce fait suite aux protestations d'élus et de défenseurs des droits des victimes qui ont jugé inappropriée la récente annulation de la condamnation du lieutenant-colonel James Wilkerson, qui devait purger une peine d'un an de prison pour agression sexuelle.

Le lieutenant-général Craig Franklin avait finalement eu le dernier mot en cour martiale, estimant que les preuves n'étaient pas suffisantes pour justifier un verdict de culpabilité.

Selon le porte-parole de l'armée américaine, Chuck Hagel a demandé à ce que le secrétaire général de l'Armée de l'air (un civil) revoie cette affaire, afin de s'assurer de la bonne application du code de justice militaire et de la «transparence» de la décision finale.

En vertu du code militaire américain, le général qui prend une telle décision n'a pas à se justifier. M. Hagel a donc demandé à l'avocat principal du Pentagone qu'il réexamine l'article 60 du code et évalue si des changements sont nécessaires, après consultation de toute la hiérarchie militaire.

Un scandale récent au camp d'entraînement de l'Armée de l'air à Lackland, au Texas (sud), où plusieurs cas d'agressions sexuelles ont été rapportés, avait récemment jeté la lumière sur certains dysfonctionnement de l'armée dans ce domaine.

Par ailleurs, un documentaire (The Invisible War, sélectionné aux derniers Oscars), a tout récemment porté sur grand écran la question du viol dans les forces armées américaines, et de l'impunité qui y règne encore.