L'ancien policier Christopher Dorner s'est suicidé, mardi, après que la cabine dans laquelle il s'était barricadé eut pris feu à la suite d'un échange de tirs avec des officiers, ont révélé les autorités policières de Los Angeles, vendredi.

La police a par ailleurs confirmé que le suspect avait passé la majeure partie de sa cavale dans un condominium situé non loin du centre de commandement mis sur pied pour le retrouver.

Selon les informations recueillies par les autorités policières, a indiqué le capitaine Kevin Lacy du bureau du shérif, Dorner est décédé d'une blessure auto-infligée. À l'origine, les autorités ignoraient si Dorner s'était suicidé, avait été atteint mortellement d'une balle tirée par un policier ou s'il avait péri dans les flammes qui ont détruit le chalet pendant la fusillade.

Les recherches pour retrouver Dorner avaient commencé la semaine dernière, après que les autorités eurent révélé que le suspect avait fait part de son intention, dans un manifeste publié sur Facebook, de «faire la guerre» à des agents du Service de police de Los Angeles (SPLA) et leurs familles, pour venger son congédiement.

En l'espace de quelques jours, il avait apparemment assassiné quatre personnes, dont deux policiers.

Il a tué la fille d'un ancien capitaine du SPLA et son fiancé le 3 février, et plus tard, un policier de Riverside qu'il avait piégé à un feu de circulation, avant de disparaître dans le Parc national de San Bernardino, près de Big Bear Lake où a été retrouvé son camion calciné la semaine dernière. La quatrième victime de Dorner est un autre policier, abattu lors de la fusillade de mardi.

Jusque-là, Dorner était parvenu à échapper à l'une des plus imposantes chasses à l'homme de l'histoire de la Californie, à laquelle ont participé des hélicoptères guidés par infrarouge et des chiens de chasse.

Vendredi, le shérif John McMahon a indiqué que les autorités croient maintenant que Dorner se cachait tout ce temps dans un condominium situé à une centaine de mètres du centre de commande que la police avait érigé dans l'espoir de le capturer.

Karen et Jim Reynolds sont tombés face à face avec Dorner, mardi, dans leur chalet qu'ils étaient venus nettoyer. Le couple n'avait pas fermé la porte à clef, le jeudi précédent, pour permettre à un concierge d'y entrer. C'est ce qui a permis à Dorner de s'y infiltrer, barrant la porte derrière lui.

Lorsque les autorités se sont présentées à ce condominium dans le cadre de leurs recherches porte-à-porte, jeudi soir, la porte était verrouillée et personne n'a répondu, a expliqué le shérif McMahon.

«Notre policier a cogné à la porte, mais n'a obtenu aucune réponse. Avec du recul, c'est probablement une bonne chose si l'on se fie à ses gestes avant et après cet événement», a estimé le shérif McMahon en parlant de Dorner.

Lorsque le couple s'est présenté au chalet, mardi, Dorner a brandi un revolver et confronté l'homme et la femme, leur ordonnant de demeurer calmes, a relaté Jim Reynolds lors d'une conférence de presse.

Sa femme a crié et s'est mise à courir, mais Dorner l'a rattrapée, a aussi raconté Reynolds. L'homme et la femme ont été menés vers une chambre à coucher, où Dorner les a sommés de s'étendre sur un lit, puis sur le plancher. Dorner a attaché leurs bras et leurs jambes avec des liens en plastique, mis des serviettes autour de leurs bouches et couvert leurs têtes à l'aide de taies d'oreillers.

«J'ai vraiment cru que ça pouvait être la fin», a admis Karen Reynolds.

Après que Dorner eut quitté les lieux dans sa Nissan Rogue de couleur mauve, Karen Reynolds est parvenue à se libérer et à composer le 911 à partir d'un téléphone cellulaire se trouvant sur la table à café.