Chuck Hagel, le républicain qui sera probablement le prochain secrétaire à la Défense des États-Unis, sera le premier à entrer au Pentagone en défendant publiquement de réduire de façon importante le nombre d'armes nucléaires américaines, même sans geste équivalent par la Russie.

Il appuie un mouvement international nommé Global Zero qui milite pour l'élimination de toutes les armes nucléaires.

Cela contraste avec l'orthodoxie dont font part la plupart de ses collègues républicains mais le rapproche de plusieurs, dont le président Barack Obama, qui croient que les armes nucléaires sont aujourd'hui davantage une responsabilité qu'un atout, et qu'elles ne sont plus pertinentes pour faire face aux menaces du 21e siècle comme le terrorisme.

Selon Steven Pifer du Brookings Institution, le sénateur Hagel apporterait une vision plus ambitieuse sur la réduction d'un arsenal nucléaire que ces prédécesseurs.

Les secrétaires à la Défense américains soutiennent habituellement que les armes nucléaires sont un mal nécessaire, un ingrédient essentiel à la stratégie défense américaine, qui seraient éliminées au péril du pays.

Mais M. Hagel, âgé de 66 ans, a une vision légèrement différente de la chose, partagée par M. Obama, mais à laquelle s'opposent ceux au Congrès qui croient que le désarmement est un signe de faiblesse. Ces derniers croient également que l'arsenal nucléaire soit être maintenu pour être un contrepoids aux ambitions nucléaires de pays anti-occidentaux comme la Corée du Nord et de l'Iran.

M. Hagel croit que les États-Unis devraient se débarrasser entièrement de l'arme nucléaire, mais pas immédiatement ou de façon unilatérale.

La nomination de M. Hagel a été critiquée en raison de commentaires qu'il avait faits par le passé sur Israël, l'Iran et les homosexuels. On s'attend à ce qu'il soit questionné sur des enjeux nucléaires à l'occasion de son audience de confirmation au Sénat prévue pour mardi.

M. Hagel est un vétéran de la Guerre du Vietnam et a été sénateur de 1997 à 2009.