Le département d'État a clos le bureau administratif qui travaillait depuis quatre ans à la fermeture de la prison militaire de Guantanamo, une promesse du président Barack Obama, a dit lundi un responsable américain, confirmant une information du New York Times.

Le diplomate américain Daniel Fried, émissaire spécial depuis mai 2009 de son ministère pour ce dossier ultrasensible, va dorénavant s'occuper des sanctions de son pays contre l'Iran et la Syrie et ses «anciennes responsabilités» relèveront de la direction juridique du département d'État, a rapporté le New York Times qui s'appuie sur une note interne.

Un responsable a confirmé à l'AFP la fermeture du bureau de M. Fried.

Cet ancien ambassadeur des États-Unis en Pologne avait expliqué fin 2009 que son travail consistait à mener «un dialogue diplomatique avec des gouvernements étrangers à propos du rapatriement et/ou de l'installation de personnes» emprisonnées à Guantanamo, une base militaire américaine à Cuba devenue une prison hors normes et qui avait vu arriver ses premiers détenus il y a 11 ans, dans la foulée des attentats du 11-Septembre.

Après l'avoir promis lorsqu'il était candidat et l'avoir répété au début de son premier mandat en janvier 2009, Barack Obama a promulgué début janvier 2013 une loi qui renouvelle l'interdiction de financer le transfert des détenus de Guantanamo à l'étranger mais aussi aux États-Unis, pour y être jugés ou incarcérés. Cette législation éloigne encore un peu plus la perspective d'une fermeture de Guantanamo.

Zone de non-droit pour les associations de défense des droits de l'homme, la prison renferme toujours 166 détenus, dont 55 ont été déclarés «libérables» par les autorités américaines. Seuls neuf des 779 prisonniers passés par ses geôles ont été condamnés ou traduits en justice.

Lundi, cinq accusés des attentats du 11-Septembre ont comparu pour une nouvelle audience préliminaire.