Arnold Schwarzenegger ne voit rien de mal à tirer des salves de fusil d'assaut au cinéma. C'est la violence réelle qui l'inquiète.

L'ancien gouverneur de la Californie appuie les initiatives destinées à renforcer le contrôle des armes comme celles que le président Obama a proposées mercredi.

Selon lui, le public sait faire la différence entre la violence au cinéma et la violence dans la vraie vie.

«Personnellement, je suis d'avis que c'est du divertissement. Mais la violence dans la vraie vie, c'est sérieux et c'est une tragédie, a-t-il confié hier à l'Associated Press. Je crois que nous allons continuer à offrir du divertissement. C'est ce que nous faisons, c'est notre métier. Cela dit, nous avons tous la responsabilité d'améliorer la situation dans laquelle nous vivons.»

Dans son plus récent film, Last Stand, Schwarzenegger, 65 ans, joue le rôle d'un shérif d'une petite ville d'Arizona qui doit arrêter le chef d'un cartel mexicain.

Le film porte la marque de commerce Schwarzenegger: poursuites en voiture, explosions en tout genre et, bien sûr, utilisation importante d'armes à feu.

Celui qui a été gouverneur de la Californie durant six ans croit que le gouvernement doit examiner plusieurs solutions pour contrer la violence, allant du meilleur traitement des maladies mentales au renforcement des lois sur le contrôle des armes à feu.

«En tant que société, nous devons examiner toutes les avenues possibles pour régler le problème. Rien ne doit être laissé à l'écart.»

Problème culturel

La National Rifle Association (NRA) et plusieurs élus conservateurs soutiennent que la violence est causée par une perte des valeurs traditionnelles dans la société, ainsi que par une culture violente entretenue par le cinéma et les jeux vidéo.

Or, les crimes violents et les meurtres sont en baisse depuis 35 ans aux États-Unis. À la fin des années 70, on comptait 10 morts violentes par tranche de 100 000 habitants. Aujourd'hui, ce rapport est inférieur à 5.

Parallèlement, posséder une arme à feu semble être de moins en moins attrayant pour les jeunes Américains. Au milieu des années 70, 45% des adultes américains de moins de 30 ans détenaient une arme à feu. Aujourd'hui, moins de 20% d'entre eux sont propriétaires d'une arme, selon une récente étude du General Social Survey de l'Université de Chicago.

Le nombre de victimes de tueries dans des lieux publics est en hausse depuis 10 ans aux États-Unis, a récemment démontré une analyse du magazine Mother Jones. La hausse coïncide avec l'expiration du moratoire sur la vente de fusils d'assaut, qui a pris fin en 2004.