Il aura fallu 78 jours pour que la Chambre des représentants vote mardi les crédits pour la reconstruction des zones dévastées par l'ouragan Sandy, dans le nord-est des États-Unis, après un débat tendu sur le financement des aides après les catastrophes naturelles.

La Chambre, contrôlée par les républicains, a approuvé un texte portant les crédits exceptionnels liés à Sandy à environ 60 milliards de dollars, un montant conséquent même à l'échelle du budget américain. Mais la majorité des républicains ont voté contre, tandis que les démocrates ont voté pour.

Plus de 100 personnes ont été tuées et des milliers de maisons détruites le 29 octobre quand Sandy a frappé la côte nord-est du pays.

L'argent sera dépensé sur dix ans et est destiné aux sinistrés et aux entreprises qui ont perdu des revenus, mais vise surtout à remettre à niveau les infrastructures et les protéger de futures tempêtes.

Les budgets des ministères et agences chargées des digues ou des côtes seront ainsi augmentés afin d'investir pour protéger des bâtiments de futures tempêtes, par exemple en les rehaussant.

Signe de la profonde coupure idéologique qui divise Washington sur la question du budget, de nombreux républicains avaient dans un premier temps rechigné à approuver une telle somme, en période d'austérité: selon eux, tout crédit exceptionnel doit être compensé par des coupes équivalentes dans le reste du budget. Ils avaient laissé «mourir» le texte voté au Sénat le 28 décembre.

Mais la fureur provoquée dans l'opinion publique et alimentée par les élus --y compris républicains-- des régions concernées avait forcé les patrons du groupe à finalement accepter le montant global.

Deux portions initiales avaient été approuvées le 4 janvier et lundi. Le texte retourne maintenant au Sénat où il doit être approuvé dans les mêmes termes pour que le président Barack Obama puisse le promulguer.

Beaucoup de républicains, déjà mécontents de l'accord sur le «mur budgétaire» approuvé de justesse dans la nuit du 31 décembre, se plaignent que les mesures dépassent les simples réparations nécessaires après les inondations.

Le gouvernement prévoit en effet d'investir à long terme dans toute la région mais aussi ailleurs dans le pays, partout où des zones seraient vulnérables aux ouragans.