Les républicains du Congrès américain ont annoncé mardi qu'ils déposeraient un texte de loi --un «plan B»-- reprenant leurs propositions budgétaires, dans le but de faire pression sur le président Barack Obama et de précipiter un accord avant la fin d'année.

À 14 jours du «mur budgétaire» --synonyme de hausse d'impôts et baisses de dépenses publiques si aucun accord n'est trouvé--, le président de la Chambre des représentants, John Boehner, a annoncé aux élus républicains qu'il déposerait unilatéralement une proposition de loi augmentant les impôts pour les seuls millionnaires à partir du 1er janvier.

Cette position représente un compromis par rapport à son refus antérieur d'augmentation du barème fiscal pour l'ensemble des Américains.

Mais Barack Obama exige que le seuil soit de 400.000 dollars et non d'un million, après avoir lui aussi révisé sa position puisqu'il avait fixé auparavant ce seuil à 250.000 dollars.

La Maison-Blanche a rapidement rejeté le plan républicain, affirmant qu'il n'avait aucune chance de passer au Sénat, contrôlé par les démocrates.

Barack Obama «n'est pas prêt à accepter un accord qui n'exige pas assez d'impôts de la part des plus riches, et qui à l'inverse fait peser le poids sur la classe moyenne et les seniors», a dit le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney, dans un communiqué.

De fait, les négociations ont beaucoup avancé ces derniers plusieurs jours, et les positions des deux hommes ne sont plus très éloignées. Le tabou des hausses d'impôts est brisé chez les républicains, résignés à les augmenter pour les Américains les plus riches.

Mais il reste encore plusieurs centaines de milliards de dollars d'écart entre les deux plans, calculés sur dix ans, notamment sur la question des dépenses publiques. John Boehner continue d'exiger plus de concessions de la part de Barack Obama. Le président, lui, a affirmé vouloir protéger les Américains les plus vulnérables qui dépendent des allocations sociales ou des pensions de retraite.

«La Maison-Blanche ne semble pas prête à accepter une approche équilibrée, et le temps est compté», a déclaré John Boehner à la réunion hebdomadaire de son groupe. Mais «bien que nous passions au plan B, nous laissons la porte ouverte à quelque chose de mieux. Et sur ce point j'ai été clair avec le président. Un plan B n'est pas un plan B par hasard: c'est une solution moins qu'idéale. J'ai toujours cru que nous pourrions faire mieux».

Techniquement, les baisses d'impôts votées sous le mandat de George W. Bush doivent légalement expirer au 31 décembre pour tous les ménages: c'est ce taux réduit du barème fiscal que démocrates et républicains souhaitent reconduire, sauf pour les plus fortunés. Reste à déterminer le seuil à partir duquel les impôts augmenteraient.

L'autre volet du «mur budgétaire» consiste en une baisse générale et automatique des dépenses publiques, auxquelles les élus souhaitent substituer un plan plus ciblé et plus acceptable politiquement.

Un proche de John Boehner assurait mardi que le «plan B» était destiné à faire monter la pression sur la Maison-Blanche pour forcer le président à de nouveaux compromis --et qu'en aucun cas les négociations n'étaient rompues.