Le président Barack Obama, qui tente d'ajouter une touche personnelle aux négociations sur le «précipice fiscal», a visité jeudi une famille de la classe moyenne de la Virginie, où il a répété la nécessité d'augmenter les impôts des contribuables les plus riches.

«Nous sommes au milieu de la saison des Fêtes, a dit le président, assis dans la salle à manger de la famille Santana à Falls Church. Je crois que le peuple américain espère que cette question sera résolue. Plus nous nous approchons du précipice et plus le stress augmente.»

Le président Obama et les républicains de la Chambre des représentants ont jusqu'à la fin de l'année pour conclure un accord afin d'éviter l'entrée en vigueur automatique de coupes budgétaires et de hausses d'impôts. Le président a répété la position ferme qu'il a prise au cours des derniers jours, se disant prêt à laisser ces mesures entrer en vigueur si les républicains n'abandonnent pas leur opposition aux hausses d'impôts pour les plus riches.

«Afin que ce soit clair, je ne signerai aucun accord qui empêcherait une hausse du taux d'imposition des deux pour cent de contribuables les plus riches, a-t-il affirmé. Mais j'ai confiance que nous pouvons arriver à un accord qui soit bon pour les familles comme celle-ci et bon pour l'économie américaine.»

Cette visite rapide du président chez la famille Santana, à seulement 15 minutes de la Maison-Blanche, s'inscrivait dans le cadre d'une campagne visant à rallier le soutien de l'opinion publique à ses propositions sur les impôts. La famille Santana faisait partie des nombreuses personnes qui ont raconté sur le site de la Maison-Blanche l'impact qu'auraient les hausses d'impôts automatiques le 1er janvier. Le président se rendra à Detroit pour rencontrer une autre famille lundi.

Un nouveau sondage AP-GfK montre que les Américains soutiennent largement la position du président dans ce dossier.

Barack Obama et le président de la Chambre des représentants, le républicain John Boehner, ont discuté au téléphone mercredi, leur première conversation connue en près d'une semaine. Les détails de leur entretien n'ont pas été divulgués.

Si le président et les républicains ne réussissent pas à s'entendre, les baisses d'impôts décidées sous le président George W. Bush expireront pour tous les contribuables le 1er janvier. Le président Obama veut que ces baisses soient maintenues pour 98 pour cent des contribuables, mais qu'elles expirent pour les familles qui gagnent plus de 250 000 $ US par an.

Si les républicains bloquent les efforts du président, l'administration est «absolument» prête à laisser le pays plonger dans le précipice fiscal, a averti le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner.

«Le problème est si vaste qu'il ne peut être résolu sans une hausse des taux d'imposition» des plus riches, a-t-il dit lors d'une entrevue sur CNBC.

Les républicains n'ont pas tardé à répliquer. Le sénateur Orrin Hatch, de l'Utah, a qualifié la déclaration de M. Geithner de «stupéfiante et irresponsable».

«Sombrer dans le précipice fiscal mettra à risque l'économie, les emplois, la paye des gens et les prestations de retraite, mais c'est ce que veut la Maison-Blanche si elle n'obtient pas ce qu'elle souhaite», a-t-il dit.

Les économistes préviennent que sans accord sur les impôts et les coupes budgétaires, les États-Unis risquent de replonger dans la récession.