Umar Abbasi refuse d'endosser le rôle du vilain dans la controverse suscitée depuis mardi par la publication à la une du New York Post de la photo d'un homme sur le point d'être happé par un métro.

Accusé d'avoir laissé mourir Ki-Suck Han, 58 ans, juste pour un cliché, le photographe pigiste s'est défendu hier, expliquant qu'il se trouvait «trop loin» pour aider le malheureux.

«Si ça se repassait dans les mêmes circonstances, que j'aie un appareil photo ou non, si je courais vers lui, je n'aurais absolument pas pu sauver M. Han», a déclaré Umar Abbasi lors d'une interview accordée à Today, l'émission matinale de la chaîne NBC.

22 secondes

Selon lui, il s'est écoulé 22 secondes entre le moment où Ki-Suck Han a été poussé sur la voie par un sans-abri et le moment où il a été frappé par le métro. Pendant ce laps de temps, le photographe a déclenché l'obturateur de son appareil à 49 reprises, non pas pour prendre la photo parfaite de la victime, mais, précise-t-il, pour attirer l'attention du conducteur du train avec son flash.

Interrogé sur la publication d'une de ses photos à la une du Post, Umar Abbasi s'est déchargé de toute responsabilité. «Ce n'est pas ma décision», a-t-il dit.

La décision du Post a d'autant plus choqué que le tabloïd a accompagné la photo de son pigiste d'un titre sensationnaliste à souhait: «Poussé sur la voie du métro, cet homme est sur le point de mourir».

Le Post a publié dans son numéro d'hier une déclaration d'Umar Abbasi, mais n'a pas cru bon d'expliquer sa décision de publier la photo controversée.

Tout en défendant sa réaction, Umar Abbasi a mis en cause celle des autres témoins de la mort de Ki-Suck Han, dont l'attaquant présumé, Naeem Davis, 30 ans, a été arrêté et inculpé hier d'homicide involontaire.

«Les gens qui étaient près de lui auraient pu l'attraper et le remonter», a dit le photographe. «Mais personne n'a fait l'effort. Les gens qui étaient peut-être à 30 ou 40 mètres de lui, ils n'ont pas essayé de l'aider.»

PHOTO THE NEW YORK POST

Cette photo, qui a fait la Une du New York Post aujourd'hui, en a choqué plus d'un. Plusieurs rerprochent au photographe du tabloïd new-yorkais d'avoir préférer prendre un cliché plutôt que de sauver une vie.