Le Sénat américain a approuvé mardi à l'unanimité le budget du Pentagone pour l'année en cours, à l'issue d'une négociation de plusieurs mois et malgré l'impasse politique sur la réduction des déficits.

Les 98 sénateurs présents ont approuvé à l'unanimité la loi d'autorisation de la défense pour l'exercice 2013, qui a commencé le 1er octobre, avec 631 milliards de dollars de crédits, environ autant que le budget demandé par le président Barack Obama, et stable par rapport à 2012.

Mais ce vote n'est qu'une étape avant l'adoption finale du budget. Sous cette forme, en outre, Barack Obama a menacé d'opposer son veto en raison de plusieurs articles qui restreindraient certaines décisions du président.

La Chambre des représentants et le Sénat doivent désormais réconcilier leurs deux versions du texte au sein d'une commission mixte avant un vote final sur le budget.

Dans la loi fourre-tout votée mardi figure l'interdiction pour le gouvernement américain de détenir, sans les inculper, des citoyens américains ou résidents permanents accusés de terrorisme et arrêtés sur le territoire. Cette protection ne s'appliquerait pas aux étrangers non détenteurs d'une carte verte.

Une autre mesure, dénoncée par le président, interdit au gouvernement de transférer des prisonniers de Guantanamo à l'étranger, ce qui empêcherait de fait leur rapatriement ou libération.

Le texte dégage aussi des fonds pour financer le déploiement de militaires supplémentaires pour protéger les ambassades et complexes diplomatiques à l'étranger, en réaction à l'attaque du consulat de Benghazi, en Libye, le 11 septembre.

Quatre Américains dont l'ambassadeur avaient été tués lors de l'assaut et plusieurs enquêtes sont en cours pour déterminer d'éventuelles failles de sécurité.

Des sanctions économiques renforcées contre l'Iran ont également été insérées dans la proposition de loi.

Le vote de mardi marque un rare moment de coopération entre les deux partis, et le démocrate Carl Levin a redoublé d'amabilités pour louer l'étroite collaboration du républicain John McCain.

Démocrates et républicains sont engagés dans des négociations sur la réduction du déficit public pour les 10 prochaines années et ont jusqu'à la fin du mois pour forger un compromis.