Au-delà de la rhétorique partisane, la Maison-Blanche et les républicains de la Chambre des représentants ont identifié des zones de convergence qui pourraient représenter les bases d'un accord final visant à éviter le «précipice fiscal» qui menace les États-Unis à partir du 1er janvier.

Les deux camps admettent désormais que les revenus provenant des impôts et les réductions dans les postes budgétaires sont des éléments essentiels de tout accord. Si les discussions réussissent, ce sera probablement parce que le président de la Chambre des représentants, le républicain John Boehner, aura cédé sur les hausses d'impôts pour les plus riches, et parce que la Maison-Blanche aura cédé sur les façons de réduire les dépenses du programme Medicare et accepté certains changements dans la Sécurité sociale.

La Maison-Blanche et M. Boehner ont continué de ridiculiser la position de l'autre camp mardi. Mais au-delà des mots se trouvent peut-être les bases d'un accord qui s'inspirerait largement des négociations de l'an dernier au sujet du relèvement du plafond de la dette.

L'an dernier, le président Barack Obama était prêt à réduire l'indexation des prestations de la Sécurité sociale et à augmenter l'âge d'admissibilité au programme Medicare, comme le demandaient M. Boehner et d'autres leaders républicains. Mardi, M. Obama n'a pas fermé la porte à ces idées des républicains.

«Je suis prêt à prendre des décisions difficiles sur certains de ces dossiers», a dit le président, «mais je ne peux demander aux personnes âgées de la classe moyenne qui bénéficient du programme Medicare, aux jeunes qui tentent d'obtenir des prêts étudiants pour aller à l'université (...), de se sacrifier tout en ne demandant rien à ceux qui gagnent plus d'argent».

«Je serais heureux de recevoir les autres idées que les républicains pourraient présenter», a ajouté le président lors d'une entrevue avec Bloomberg Television.

Les négociations tournent autour de trois points centraux: une éventuelle hausse d'impôts pour les plus riches, l'ampleur des coupes dans les programmes comme Medicare et la façon d'augmenter le plafond de la dette du gouvernement l'an prochain.

Les taux d'imposition apparaissent comme l'un des dossiers les plus difficiles. Barack Obama insiste pour augmenter les impôts des contribuables les plus riches, tandis que John Boehner refuse catégoriquement.

Le président de la Chambre des représentants a plutôt proposé une hausse des revenus provenant des impôts de 800 milliards $ US en éliminant les échappatoires fiscaux et en limitant les déductions fiscales.

Mardi, le président a déclaré qu'il pourrait envisager de baisser les impôts des contribuables les plus riches l'an prochain dans le cadre d'une réforme fiscale plus large qui aurait pour effet d'éliminer les échappatoires, de limiter les déductions et de trouver d'autres sources de revenus pour le gouvernement.

«Il est possible que nous soyons en mesure de diminuer les taux d'imposition en élargissant la base de contribuables de cette façon», a déclaré le président.

Les Américains semblent prêts à tenir les républicains responsables d'un éventuel échec des négociations. Un nouveau sondage mené par le Pew Research Center pour le compte du «Washington Post» montre que 53 pour cent des Américains attribueraient le blâme aux républicains en cas d'échec sur le précipice fiscal. Seulement 27 pour cent des personnes sondées ont déclaré que le président Obama serait à blâmer.

Signe de la complexité du dossier, 49 pour cent des personnes interrogées ne croient pas que Barack Obama et le Congrès arriveront à un accord d'ici le 1er janvier.