L'ambassadrice américaine aux Nations unies, Susan Rice, rencontrera mardi matin à Washington plusieurs des républicains qui ont juré d'empêcher son éventuelle nomination pour remplacer Hillary Clinton à la tête de la diplomatie américaine, a confirmé l'un deux lundi.

«Elle a demandé à nous rencontrer, et nous sommes heureux d'accepter cette rencontre», a indiqué le sénateur John McCain à des journalistes lundi soir.

L'opération de déminage, vers 9h30, se fera auprès des républicains qui ont accusé Susan Rice d'avoir trompé les Américains dans son compte-rendu de l'attaque du consulat de Benghazi, en Libye, par des miliciens islamistes le 11 septembre.

Elle avait déclaré cinq jours après à la télévision que l'assaut n'était «pas forcément un attentat terroriste», mais résultait plutôt d'une «manifestation spontanée ayant dégénéré» --une interprétation fausse que les républicains assimilent à une volonté de l'administration Obama de ne pas ternir le bilan anti-terroriste du président.

Mme Rice sera accompagnée, selon des médias américains, du directeur par intérim de la CIA, Michael Morrell, qui pourrait confirmer que la diplomate avait utilisé des éléments fournis par les services de renseignement.

«Elle a dit aux Américains des choses complètement fausses, qui n'étaient pas vraies. Comme je l'ai dit à l'époque, les gens ne vont pas manifester avec des mortiers et des lance-grenades», a expliqué M. McCain.

Mais M. McCain a rappelé que la faute «retombait surtout sur le président», un léger changement de ton par rapport à l'inflexibilité affichée plus tôt.

«Quand j'ai évoqué l'attaque menée contre nos installations à Benghazi, je me suis appuyée uniquement et précisément sur les informations qui m'avaient été fournies par nos services de renseignements», avait assuré pour sa défense la semaine dernière Mme Rice.

«J'ai dit clairement que ces informations étaient préliminaires et que l'enquête à suivre donnerait toutes les réponses», avait-elle poursuivi.

Barack Obama n'a pas encore annoncé son choix pour succéder à Hillary Clinton à la tête du département d'État, mais s'il devait nommer Susan Rice, celle-ci devra recueillir un vote favorable au Sénat, où les républicains disposent d'une minorité de blocage.