La facture de l'ouragan Sandy ne cesse de grimper, désormais estimée à 41,9 milliards de dollars pour le seul État de New York, a souligné lundi son gouverneur, tandis que ses dégâts matériels dépassent à bien des égards ceux de Katrina en 2005.

Andrew Cuomo a estimé devant la presse à 32,8 milliards de dollars le coût des réparations après le passage de l'ouragan le 29 octobre, et à 9,1 milliards les nécessaires dépenses de prévention, meilleure protection des réseaux électriques et téléphoniques par exemple, pour minimiser l'impact d'une éventuelle nouvelle tempête.

Mi-novembre, M. Cuomo avait affirmé que son État avait besoin de 30 milliards d'aide fédérale.

Katrina, qui avait frappé près de la Nouvelle-Orléans fin août 2005 et fait plus de 1800 morts (contre environ 110 pour Sandy) «n'avait pas eu, à de nombreux égards, un impact aussi important», a-t-il estimé.

M. Cuomo, qui avait rencontré dans la journée une délégation d'élus de New York pour partager le détail de ses nouveaux chiffres, a notamment comparé le nombre de maisons ou immeubles endommagés, de coupures de courant, et d'entreprises ayant souffert de Sandy et de Katrina.

Dans le cas de Sandy, 305 000 habitations ont été endommagées ou détruites, contre 214 700 pour Katrina. Plus de 2,1 millions d'abonnés ont été privés d'électricité par Sandy contre 800 000 après Katrina. Et le nombre d'entreprises touchées a été très nettement supérieur, 265 300 dans le cas de Sandy, contre 18 700 pour Katrina.

«Quand vous regardez les dégâts économiques, immobiliers, ceux des  propriétés commerciales, vu la densité de New York, le nombre de personnes et de propriétés affectées a été beaucoup plus grand pour l'ouragan Sandy que pour Katrina», a estimé M. Cuomo.

Comme le gouverneur du New Jersey voisin, où les dégâts ont été estimés à environ 30 milliards de dollars, M. Cuomo attend donc une aide exceptionnelle du Congrès.

Un fardeau trop lourd pour les New-Yorkais

Mais sa demande arrive à un moment compliqué, alors que le Congrès négocie avec la Maison-Blanche un très difficile accord sur une réduction des déficits, dans un pays où la dette atteint 16.292 milliards de dollars (108% du PIB).

«Je comprends la pression fiscale et politique à Washington, mais les contribuables de New York ne peuvent pas porter seuls ce fardeau (...), l'État ne pourrait plus fonctionner», a insisté M. Cuomo.

Lundi, le maire de New York a précisé que Sandy avait causé 19 milliards de dollars de pertes dans sa seule ville.

L'addition nette à payer sera encore d'environ 9,8 milliards de dollars après les remboursements des assurances (3,8 milliards) et les aides de la Fema (agence fédérale de gestion des situations d'urgence, 5,4 milliards), a précisé Michael Bloomberg, espérant lui aussi une aide rapide du gouvernement fédéral.

Si cette aide n'arrive pas rapidement, «la ville aura du mal à se remettre à long terme», a-t-il estimé.

Sandy a inondé le métro new-yorkais, privé d'électricité la moitié sud de Manhattan pendant plusieurs jours, laissant magasins et entreprises incapables de fonctionner. Les inondations et le vent ont détruit ou détérioré des centaines de milliers de logements, écoles et hôpitaux, et semé la pagaille dans l'approvisionnement d'essence, après avoir endommagé raffineries et terminaux pétroliers.

Le seul coût de la remise en état des transports en commun new-yorkais (MTA) a été estimé lundi par un collaborateur de M. Cuomo à 5 milliards de dollars.

Et certains New-Yorkais vivent encore sans électricité, sans chauffage et sans eau chaude, quatre semaines après la tempête, a reconnu lundi le maire, sans pouvoir en donner le nombre.