Une cinquantaine de jeunes militaires américains ont été victimes d'agressions sexuelles ou de relations «non-professionnelles» avec au moins 23 instructeurs lors de leurs classes, a annoncé mercredi l'armée de l'Air américaine à l'issue d'une enquête interne.

Le scandale a été mis au jour en juin 2011 sur la base aérienne de Lackland, près de San Antonio, au Texas.

Au moins «48 victimes ont été identifiées», 35 ayant été victimes d'une relation qualifiée de «non-professionnelle avec un instructeur», les autres d'agressions sexuelles, détaille le rapport d'enquête.

Sur les 23 instructeurs de l'Air Force mis en cause, cinq ont été condamnés par une cour martiale, les autres font toujours l'objet d'une enquête ou sont en attente de comparution.

Le sergent Luis Walker a ainsi été condamné en juillet à 20 ans de réclusion pour 28 différents chefs d'accusation, dont celui de viol, à l'encontre de dix victimes entre octobre 2010 et juin 2011. Il a par ailleurs été renvoyé de l'armée.

Le rapport ne précise pas si les victimes sont exclusivement des femmes.

L'armée américaine interdit toute relation sexuelle entre militaires d'un rang différent.

«Ce type de comportement est inacceptable partout dans l'Air Force mais il est particulièrement détestable dans un environnement de formation de base où l'on a une population très vulnérable de jeunes aviateurs», a estimé lors d'une conférence de presse le général Edward Rice, qui dirige toute la formation et l'entraînement dans l'armée de l'Air (AETC).

«En termes simples, ce qui s'est passé est un effondrement de la discipline parmi un nombre relativement faible mais non négligeable de nos instructeurs», a-t-il expliqué.

Parmi les 46 recommandations délivrées à l'issue de l'enquête de commandement, l'armée de l'Air compte nommer des instructeurs plus expérimentés et plus nombreux ou encore diviser par deux la longueur de leur journée de travail qui s'étend actuellement jusqu'à 16 heures.

Le secrétaire à la Défense Leon Panetta a déjà lancé plusieurs initiatives pour tenter de résoudre ces problèmes, mais d'après des militants et d'anciens militaires, des milliers de victimes d'agressions sexuelles dans l'armée n'osent pas porter plainte de crainte de mettre en danger leur carrière.