Les États-Unis ont nommé jeudi un chargé d'affaires en Libye après la mort de leur ambassadeur Christopher Stevens, tué lors de l'attaque contre le consulat américain de Benghazi le 11 septembre.

La désignation du diplomate Laurence Pope, déjà arrivé à Tripoli et qui était à la retraite, «illustre l'engagement important des États-Unis pour les relations entre nos deux pays et envers le peuple libyen, au moment où (le pays) progresse dans sa transition vers un régime démocratique», a écrit dans un communiqué la porte-parole du département d'État, Victoria Nuland.

«Le chargé d'affaires Pope compte travailler avec le gouvernement et le peuple libyens durant cette période historique et pleine de défis, alors que nous construisons des ponts entre nos deux peuples en matière économique, sociale, politique et éducative», a encore plaidé Mme Nuland.

M. Pope, qui a le rang de ministre-conseiller, était membre du corps diplomatique américain de 1969 jusqu'à sa retraite en octobre 2000, après avoir été brièvement ambassadeur des États-Unis au Koweït. Il a occupé divers postes de direction au département d'État, notamment pour la région du Golfe arabo-persique et dans le secteur de l'antiterrorisme. Il fut aussi ambassadeur américain au Tchad dans les années 1990.

Diplômé de Bowdoin et de Princeton, M. Pope parle arabe et français.

La diplomatie américaine est sous le choc depuis l'attentat terroriste du 11 septembre contre son consulat à Benghazi qui a coûté la vie à l'ambassadeur Stevens et à trois autres agents américains.

Des cadres du département d'État ont été longuement interrogés mercredi par une commission du Congrès américain pilotée par la majorité républicaine de la Chambre des représentants. Les républicains reprochent à l'administration démocrate des failles en matière de sécurité et de renseignement avant l'attaque en Libye.

Deux ex-responsables de la sécurité des postes diplomatiques américains en Libye ont admis devant cette commission que le niveau de sûreté à Benghazi était insuffisant avant l'attentat et averti qu'Al-Qaïda s'implantait en force dans le pays.