L'élection d'un parti indépendantiste à la tête du gouvernement québécois n'inquiète pas Washington, qui regrette au demeurant l'attentat mortel qui a entaché la victoire péquiste.

«Ce n'est pas quelque chose qui change la dynamique de notre relation avec le gouvernement du Canada», a déclaré hier Roberta Jacobson, secrétaire d'État adjointe pour l'hémisphère occidental lors d'une rencontre avec des journalistes en marge de l'Assemblée générale de l'ONU.

«Bien entendu, nous félicitons les gens du Québec pour la façon dont ils ont tenu leurs élections. Mais la question du séparatisme et celle du Québec ont toujours été et demeureront toujours pour nous des questions à décider entre Canadiens et non pas des questions sur lesquelles les États-Unis doivent se prononcer. Nous ne voyons donc guère de différence pour ce qui a trait à notre relation avec le gouvernement du Canada, qui demeure forte», a ajouté la responsable américaine.

Un événement isolé

L'attentat qui a fait un mort et un blessé à proximité du Métropolis le soir des élections québécoises n'est évidemment pas passé inaperçu à Washington. Mais le département d'État américain n'y voit qu'un «événement isolé» et non pas le reflet de tensions entre les groupes linguistiques du Québec.

«Nous n'avons aucune inquiétude réelle concernant la violence au Québec ou ailleurs au Canada, a déclaré Roberta Jacobson. Nous sommes persuadés que les autorités canadiennes à tous les échelons sont capables de faire face à cette situation de façon adéquate. C'est évidemment quelque chose que nous ne voulons jamais voir se produire, et nous regrettons toujours profondément les pertes de vies. Mais rien n'indique qu'il s'agit d'autre chose que d'un événement isolé.»

La secrétaire d'État adjointe pour l'hémisphère occidental a tenu plusieurs réunions bilatérales cette semaine avec des membres de la délégation canadienne à l'Assemblée générale de l'ONU. Jeudi soir, elle s'est notamment entretenue avec le ministre des Affaires étrangères, John Baird, à l'occasion de la réception au Waldorf Astoria où le premier ministre Stephen Harper a reçu le prix d'«Homme de l'année» décerné par l'Appeal of Conscience Foundation.

«Nous travaillons étroitement sur plusieurs dossiers avec le Canada, comme vous pouvez le voir avec le nombre de réunions que nous avons eues avec le Canada à propos de l'hémisphère [occidental] et de sa stratégie et de son engagement à l'égard de l'hémisphère», a déclaré Roberta Jacobson.