À peine remis de la tuerie d'Aurora, les Américains ont été replongés dans l'horreur dimanche matin: au moins un homme armé a ouvert le feu à l'intérieur et à l'extérieur d'un temple sikh d'Oak Creek dans la banlieue de Milwaukee, au Wisconsin, faisant six morts et trois blessés graves, avant d'être abattu par la police.

Cette énième tuerie en sol américain n'est pas considérée a priori comme un coup de folie, comme l'a été celle du Colorado, qui a fait 12 morts et 58 blessés dans une salle de cinéma le 20 juillet.

«Nous traitons (ce crime) comme un acte de terrorisme intérieur», a déclaré le chef de police d'Oak Creek, John Edwards, lors d'une conférence de presse, précisant que le FBI tiendra le rôle principal dans l'enquête.

La fusillade a éclaté vers 10h30, alors que les fidèles commençaient à se rassembler dans le temple pour une cérémonie religieuse devant commencer une heure plus tard. Selon le Milwaukee Journal Sentinel, un homme armé a commencé à tirer en s'approchant d'un prêtre qui se tenait à l'extérieur du temple. Il est ensuite entré dans l'édifice religieux et a continué à tirer.

Quatre personnes ont été tuées à l'intérieur du temple et trois à l'extérieur, dont le prêtre et un tireur. Ce dernier a «probablement» été le seul à ouvrir le feu, selon la police, qui n'a cependant pas écarté officiellement la possibilité d'un autre tireur.

La police n'a pas révélé le nom du suspect abattu, qui a été décrit par des témoins comme un homme blanc dans la quarantaine vêtu d'un pantalon noir et d'un t-shirt blanc et arborant un tatouage formé de trois chiffres - 911 -, date des attentats terroristes du 11 septembre 2001.

Le tireur a été abattu par un policier après avoir atteint de plusieurs balles le premier agent à s'être présenté sur les lieux de la fusillade.

«Il a mis un terme à une tragédie qui aurait pu être pire encore», a déclaré le chef de police d'Oak Creek en parlant du policier qui a abattu le suspect.

Le chef de police a annoncé la tenue d'un point de presse ce matin à 10h au cours duquel de nouvelles informations devraient être fournies sur une situation qui demeurait passablement nébuleuse dimanche soir.

En attendant, la chaîne CNN a rapporté que la police avait récupéré deux armes de poing semi-automatique sur les lieux de la fusillade. D'autres médias ont mentionné qu'un fort contingent de policiers avait entouré en fin d'après-midi une maison de Cuhady, une municipalité située près de Milwaukee, avant d'y pénétrer.

Tout indique que cette maison serait celle du suspect.

Geste d'intolérance?

Environ 700 000 sikhs vivent aux États-Unis. Plusieurs hommes de cette communauté, qui portent turban et barbe, ont fait l'objet d'attaques racistes après les attentats terroristes du 11 septembre 2001, étant souvent confondus avec des musulmans.

Certains fidèles du temple d'Oak Creek n'ont pas hésité à voir dans la fusillade un geste d'intolérance.

«C'est sans doute un crime inspiré par la haine, cela ne vient pas de quelqu'un de chez nous», a déclaré Ven Boba Ri, un membre du comité de direction du temple, cité par le Milwaukee Journal Sentinel.

Fondé en 1997, le temple d'Oak Creek regroupe une communauté d'environ 400 fidèles. Ceux-ci ont reçu des témoignages de sympathies de plusieurs personnalités américaines, dont le président.

«Nous sommes de tout coeur avec les familles et les amis de ceux qui ont été tués et blessés, a déclaré Barack Obama dans un communiqué publié par la Maison-Blanche. Alors que nous pleurons ces morts qui se sont produites dans un lieu de culte, il faut nous rappeler les richesses qu'ont apportées les Sikhs à notre pays. Ils font partie de la famille américaine élargie.»