Des membres du Congrès américain ont accusé mercredi les dirigeants américains et irakiens de ne rien faire pour améliorer les conditions de vie épouvantables des réfugiés iraniens des camps d'Achraf et Liberty, en Irak, allant jusqu'à les comparer à Auschwitz.

Ces accusations viennent peu après que le département d'Etat ait émis des inquiétudes suite aux menaces irakiennes de fermer de force le camp d'Achraf, où vivent toujours 1200 membres des Moudjahidine du peuple (OMPI), un groupe de l'opposition iranienne.

Le gouvernement irakien voulait reloger les réfugiés d'Achraf au Camp Liberty, une ancienne base militaire américaine, et 1900 personnes ont déjà été déplacées là-bas.

Mais le reste des Moudjahidine du peuple ne veulent pas quitter Achraf, à 80 kilomètres au nord-est de Bagdad, et personne n'a plus été transféré depuis début mai.

Plusieurs élus de la Chambre des représentants se sont exprimés mercredi lors d'une session qui a pointé les mauvaises conditions de vie, notamment la violence sur ce camp érigé dans les années 1980.

Le républicain Dana Rohrabacher a dénoncé des conditions «scandaleuses», tout en évocant aussi celles du Camp Liberty, situé près de l'aéroport de Bagdad.

«Est-ce que ça ne ressemble pas à Auschwitz?», a demandé l'élu californien en montrant une grande photo des installations du Camp Liberty. «Cela ressemble à un camp de concentration. Nous avons envoyé des gens dans des camps de concentration».

M. Rohrabacher a également accusé l'administration Obama de «trahir» les gens du camp en ne travaillant pas assez dur à la résolution du conflit avec les Moudjahidine du peuple.

Ce groupe d'opposants iraniens, inscrit depuis 1997 sur la liste américaine des organisations terroristes, avait accepté de quitter Achraf pour le camp Liberty, ultime étape avant leur départ d'Irak, en vertu d'un accord entre les Nations unies et Bagdad.

L'ancien président irakien Saddam Hussein avait installé dans le camp Achraf l'OMPI, dont des membres lui avaient servi de supplétifs durant la guerre contre l'Iran (1980-1988). L'Irak avait prévu de fermer Achraf fin 2011, avant d'en repousser l'échéance. Mais le transfert des quelque 3400 personnes du camp, amorcé en février et achevé aux deux tiers, est interrompu depuis le 5 mai.