Le président Barack Obama a apporté son soutien aux gens d'Aurora, dimanche, après avoir rencontré en privé les familles des 12 victimes et plusieurs survivants de la tuerie de vendredi.

«J'ai dit aux familles que les mots ne suffisent pas dans une situation comme celle-ci, mais que le pays et une grande partie du monde pensent à eux», a affirmé M. Obama dans une allocution au Centre hospitalier de l'Université du Colorado, après sa visite.

Le président a dit avoir été particulièrement touché par sa rencontre avec Ali Young, 19 ans, qui était assise au cinéma avec son amie Stephanie Davis, 21 ans, quand le tireur a fait irruption.

«Ali s'est levée et a reçu une balle au cou. Elle s'est effondrée et s'est mise à saigner abondamment. Stephanie a aussitôt placé ses doigts sur la blessure de son amie, pendant que le tireur continuait son carnage. Ali lui disait de quitter la salle, mais elle est restée. De son autre main, elle a appelé le 911.»

Le président a expliqué que Stephanie Davis a fait pression avec ses doigts sur la blessure de son amie jusqu'à l'arrivée de l'équipe SWAT, et également pendant qu'Ali était transportée jusqu'à une ambulance, sur une distance de deux stationnements.

«Ces deux jeunes femmes représentent le meilleur de ce que nous sommes. Elles donnent espoir. Toute cette noirceur va faire place à une aube plus lumineuse», a dit le président.

Cérémonie religieuse

En soirée, des dizaines de milliers de personnes se sont réunies devant le centre municipal d'Aurora pour une cérémonie religieuse emplie d'émotions en mémoire des victimes.

Plusieurs blessés ainsi que les familles des personnes tuées sont arrivés sur place sous des applaudissements. Le gouverneur du Colorado, John Hickenlooper, a lu le nom de chacun des morts, pendant que la foule répétait: «Nous nous souviendrons». Des proches ont hurlé en entendant le nom d'êtres chers.

Les nombreux policiers qui surveillent les lieux ont été applaudis. Ils ont reçu, au début de la cérémonie, une longue ovation debout, à l'instar des pompiers et du personnel médical. «Ils sont tous mes héros!» a lancé Nicolas, 7 ans, qui tenait une affiche en l'honneur du personnel en uniforme.

On pouvait voir de nombreux chandails de Batman dans la foule. «Nous ne céderons pas au terrorisme», a dit Katherine, 20 ans, pour expliquer son choix vestimentaire.

Kietk Hoover, officier de la marine américaine, était là pour son ami et collègue John Larimer, 27 ans, mort durant le film. «John s'assurait toujours que tout le monde rit et s'amuse, a-t-il raconté. Nous avons fait plusieurs missions spéciales ensemble.» Il souhaitait dimanche retrouver une certaine paix en se rendant à la vigile, vêtu de son uniforme blanc, une photo de son ami à la main. «J'ai beaucoup de peine. Pour l'instant, je prends ça au jour le jour.»

Comparution ce matin

Plus tôt dans la journée de dimanche, la police d'Aurora a donné de nouvelles informations sur le suspect, James Holmes.

Les policiers ont affirmé avoir trouvé une affiche de Batman et un masque dans son appartement désormais sécurisé. Un ordinateur a aussi été saisi. La police a également expliqué que le fusil d'assaut semi-automatique Smith&Wesson M&P15T utilisé par le suspect vendredi s'est enrayé durant la tuerie, ce qui a probablement épargné des vies.

Pour préparer l'attaque de vendredi, James Holmes, un étudiant sans emploi, aurait dépensé la somme de 15 000$ en armes et en munitions, a révélé dimanche CBC News, qui dit tenir cette information de sources judiciaires.

James Holmes comparaîtra ce matin au palais de justice du comté d'Arapaho.

Dimanche, Glenn Rotkovich, propriétaire d'un club de tir d'Aurora, a dit aux médias que le présumé auteur de la tuerie avait essayé de s'inscrire à son organisation en juin, mais qu'il ne l'avait pas accepté en raison du message d'accueil «bizarre, guttural, au mieux étrange» sur son répondeur téléphonique.

M. Rotkovich avait prévenu son personnel et avait donné l'ordre de ne pas accepter Holmes dans le club.