Un instructeur de l'armée de l'air américaine, la US Air Force, a été condamné à 20 ans de prison samedi après avoir été reconnu coupable de viol et agression sexuelle, dans un scandale qui secoue l'un des principaux centres de formation militaire des États-Unis.

Un jury militaire de la base aérienne Lackland, à San Antonio au Texas, avait déclaré, vendredi soir, le sergent Luis Walker coupable des 28 chefs qui lui étaient reprochés, dont viol et agression sexuelle. Un juge a regroupé samedi ces accusations en 20 chefs, sans affecter la peine maximale encourue. Luis Walker aurait pu être condamné à la prison à vie.

Il fait partie de 12 instructeurs de la base de Lackland faisant l'objet d'une enquête pour leur comportement envers au moins 31 recrues féminines. Six instructeurs ont été inculpés de chefs d'accusation allant jusqu'au viol. Premier à être jugé, Walker était celui qui était poursuivi pour les chefs les plus graves.

Selon l'accusation, il aurait agressé ou harcelé sexuellement au moins 10 recrues féminines entre octobre 2010 et janvier 2011.

Les femmes attaquées par Walker ont affirmé qu'elles avaient du mal à dormir ces jours-ci, et que lorsqu'elles s'endormaient enfin, leurs rêves étaient hantés par leur agresseur.

Ces victimes ont témoigné samedi à l'audience sur le prononcé de la peine, racontant avoir été incapables d'interagir avec leurs mari, copain et même père et frère après avoir été sexuellement agressées.

L'une d'entre elles a confié que pendant une mission en Afghanistan, sa peur ne faisait qu'amplifier lorsqu'elle se trouvait face à des soldats lui rappelant son instructeur. Elle a également prévenu sa soeur cadette de ne pas s'enrôler dans la force aérienne. Une autre a déclaré qu'elle craignait désormais de se retrouver derrière des portes closes avec n'importe quel homme.

Les procureurs ont accusé Walker d'avoir usé de son autorité d'instructeur pour gagner la confiance des recrues de Lackland, leur faisant par la suite des avances sexuelles illicites. Le procès de l'accusé a notamment été marqué par le témoignage de dix femmes, dont l'une a sangloté en racontant comment il l'avait entraînée dans son bureau pour ensuite l'agresser sexuellement, ignorant ses supplications.

Walker a démontré peu d'émotions pendant la lecture de sa peine, mais ses paupières semblaient lourdes de larmes lorsqu'il a jeté un regard vers son épouse, Yeimi. Tous deux avaient pleuré plus tôt, implorant le jury militaire la clémence et une sentence allégée pour que Walker puisse passer du temps avec ses deux fils, âgés de 7 et 4 ans.

«Je le demande pour le bien de ma famille, pour mes deux garçons juste ici», a-t-il lancé, pointant en direction de ses enfants.

Le beau-père de l'accusé, sa soeur et son épouse ont tous témoigné en sa faveur, décrivant un jeune adolescent ayant grandi dans un secteur difficile de Brooklyn, qui rêvait d'une seule chose, soit de joindre les rangs de l'armée de l'air.