Samedi matin, le chirurgien Bob Snyder du Centre médical d'Aurora a fait le point sur l'état de santé des patients. Au total, 18 blessés ont été admis au centre. Sept victimes sont toujours hospitalisées, dont quatre reposent toujours dans un état critique.

« La journée d'aujourd'hui va être difficile. L'adrénaline s'en va. Les gens réalisent que ce qui est arrivé va changer leur vie à long terme. »

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Le Dr Snyder a dit que des membres du personnel sont aussi émotionnellement affectés.

« Pour le meilleur ou pour le pire, nous avons l'habitude des blessures par balle, mais l'ampleur de la tragédie est difficile à accepter. C'est difficile de ne pas se mettre dans la peau des patients. Nos patients sont jeunes, ils ont entre 16 et 31 ans. Certains sont blessés à la tête, d'autres au torse, aux bras, aux jambes. Beaucoup ont été frappés par deux, trois balles, ou plus. Certains devront faire de la physiothérapie. »

Brandon Axelrod, un citoyen qui était dans la salle au moment de a tuerie, était à l'hôpital, samedi, pour veiller sur son ami Josh Nowlan. Quand le tireur a fait feu, M. Nowlan, un Marine, s'est jeté sur la femme de son ami, Denise Axelrod, pour la protéger avec son corps. Il a reçu une balle au bras et une balle à la jambe.

« Nous avons été chanceux, explique M. Axelrod, lui-même légèrement blessé par des éclats de plastique venant des sièges autour de lui. Nous sommes restés au sol. Les gens autour de nous qui tentaient de fuir ont été frappés par des balles. Josh se porte relativement bien ce matin. Je suis à l'hôpital depuis la tuerie. Nous sommes à ses côtés jour et nuit. »

Vigile à la mémoire des victimes

Vendredi soir, des centaines de citoyens ont participé à une vigile à la mémoire des victimes dans un terrain vague, près du cinéma où s'est déroulée la tuerie.

Plusieurs avaient apporté des chandelles. Sur les pancartes en carton, on pouvait lire « Aurora est forte », et « Unité ».

« Je vais tout le temps à ce cinéma. Ça aurait pu être moi. Je n'arrive pas à y croire», a sangloté Catherine, 16 ans, résidante du quartier.

Les yeux bouffis, l'adolescente encaisse avec beaucoup de peine l'horreur qui venait de frapper sa ville. « Je ne sais pas si j'arriverai un jour à retourner dans ce centre d'achat » a-t-elle soufflé alors qu'une amie lui flattait le dos en signe de réconfort.

Plus loin, une femme qui a simplement dit s'appeler Suzanne tenait une chandelle avec des membres de sa famille.

« C'est incroyable. Je pensais qu'après la tuerie de Columbine, ce type de carnage était derrière nous. J'ai du mal à croire qu'un être humain puisse agir de la sorte. Je ne comprends pas que des gens autour de lui, ses amis, n'ont rien vu. »

La mère de famille dit que la tuerie survient au moment où la région tentait de se remettre de récents feux de forêt importants, qui ont détruit 600 habitations.

Elle souligne avoir une pensée pour les parents des victimes, et aussi ceux de James Holmes. « Ces gens-là ont vu leur vie voler en éclat hier. Je ne pense pas qu'il soit possible se remettre d'un tel choc. »