Warren Hill, un Noir américain de 52 ans, s'est vu refuser la clémence lundi par le Comité des grâces de Géorgie, à deux jours de son exécution prévue, malgré un diagnostic de retard mental, a-t-on appris auprès de son avocat.

«Je suis horrifié et outré de la décision du comité de refuser sa clémence à Warren Hill, un homme que de nombreux experts, y compris ceux de l'État, ainsi que les tribunaux considèrent comme attardé mental», a déclaré Brian Kammer.

L'avocat du condamné a aussitôt introduit un recours devant la Cour suprême des États-Unis, demandant à la plus haute juridiction du pays de lui accorder un sursis et de réentendre l'affaire pour juger cette exécution contraire à la Constitution, à la lumière d'une précédente décision de 2002.

L'arrêt «Atkins contre Virginie» interdit ainsi l'exécution de condamnés attardés mentaux car leur handicap «ferait courir le risque d'une exécution arbitraire». Mais il laisse chaque État fixer les conditions requises pour déterminer ce type de handicap.

«La réputation de la Géorgie sera dangereusement ternie si l'État exécute Warren Hill mercredi», a souligné Amnesty International. «Aucun autre État américain doté de la peine capitale n'exige que le retard mental soit prouvé au-delà d'un doute raisonnable», a ajouté Laura Moye, directrice chargée de la lutte contre la peine de mort pour l'organisation.

Elle a dit espérer que la Cour suprême interviendrait pour «reconnaître la nécessité d'empêcher une grave violation des droits de l'homme et une tragédie éthique et morale».

Warren Hill, qui a passé 21 ans dans le couloir de la mort, a été condamné à la peine capitale en 1991 pour le meurtre d'un co-détenu, alors qu'il était en prison pour un autre meurtre, celui de sa compagne, selon les autorités pénitentiaires de l'État.

Plusieurs organisations et personnalités, dont l'ancien président américain Jimmy Carter, mais aussi la famille de la victime, avaient appelé le Comité des grâces de Géorgie à commuer la condamnation à mort de M. Hill en réclusion criminelle à perpétuité.

L'avocat Brian Kammer a estimé que le Comité «faisait la même erreur qu'il a faite en refusant sa clémence pour un autre détenu attardé mental, Jerome Bowden, en 1986. Cette décision honteuse viole les valeurs morales de la Géorgie et de notre pays».

Me Kammer avait également défendu Troy Davis exécuté le 21 septembre 2011 dans cet État malgré des doutes sur sa culpabilité.