Le prétendant républicain à la Maison-Blanche Mitt Romney a déclaré dimanche qu'il ne souhaitait pas voir les États-Unis «renflouer» les banques européennes ou «envoyer des chèques à l'Europe» pour aider le Vieux Continent à régler la crise qu'il traverse.

«Nous n'allons pas envoyer de chèques à l'Europe. Nous n'allons pas renflouer les banques européennes. Nous allons rester ici pour soutenir notre économie», a déclaré M. Romney lors de l'émission «Face the nation» sur CBS.

Le candidat républicain a par ailleurs déclaré espérer que «quels que soient les événements en Europe, le système bancaire (américain) soit capable de traverser la tempête», assurant que les banques américaines avaient «des fondements bien plus solides» que lors de la précédente crise.

«J'aurais aimé qu'au cours des trois ans et demi qui viennent de s'écouler le président (Obama) prenne des mesures pour rebâtir les bases de notre économie (...) pour qu'elle soit suffisamment forte pour que les défis que doit relever l'Europe, s'ils se confirment, n'aient pas un impact si important», a-t-il poursuivi.

«Mais aujourd'hui, nous avons 23 millions de personnes au chômage, ou qui ont arrêté de chercher un emploi ou qui sont sous-employées, (...) des faillites en nombre très élevé, un revenu médian qui baisse; le président a rendu plus difficile un redémarrage de notre économie», a ajouté M. Romney.

M. Romney et d'autres responsables républicains sont en faveur de mesures d'austérité aux États-Unis pour réduire la dette du pays et rétablir d'équilibre budgétaire, à l'instar des mesures défendues en Europe par la chancelière allemande Angela Merkel.

Une aggravation de la situation en Europe et de l'euro ébranlerait probablement les marchés américains et affaiblirait davantage une croissance américaine poussive ce qui pourrait coûter sa réélection à la Maison Blanche à M. Obama.

Mitt Romney est par ailleurs revenu dans le même entretien sur la décision de Barack Obama, annoncée vendredi, de mettre fin aux expulsions, sur la base de critères précis, de jeunes immigrés dépourvus de papiers.

Interrogé sur le fait de savoir s'il pensait que la décision du président américain, à cinq mois de l'élection présidentielle, avait des motivations purement électoralistes, l'ex-gouverneur du Massachusetts a estimé qu'il s'agissait «sans doute d'une grande partie de l'équation».

Barack Obama «aurait dû travailler sur ce problème il y a des années si cela lui tenait vraiment à coeur», a poursuivi Mitt Romney.

Invité de la chaîne dimanche également, le conseiller de la Maison-Blanche David Plouffe a assuré pour sa part que la décision de Barack Obama «n'était pas électoraliste».