Amnistie Internationale s'est alarmée mercredi de «l'impunité» dont jouissent selon elle les anciens responsables de l'administration Bush en matière de violations des droits de l'homme et elle a regretté «l'absence de clarification» des États-Unis sur la mort de ben Laden.

Dans son rapport annuel 2011, l'organisation fustige le gouvernement canadien pour son «incapacité à arrêter l'ancien président américain George W. Bush quand il était en visite en Colombie britannique, en dépit des preuves attestant de sa responsabilité dans des infractions de droit international, comme la torture».

«Personne n'a été reconnu responsable pour les violations des droits de l'homme commises sous l'administration Bush» dans le cadre du programme de la CIA de détention secrète et de transfert des détenus, ajoute Amnistie, regrettant «l'impunité» dont bénéficient aux États-Unis les dirigeants de l'ancienne administration républicaine.

L'organisation dénonce aussi «l'usage excessif de la force» sur le territoire des États-Unis, mais aussi au Yémen ou au Pakistan dans la lutte antiterroriste américaine.

Elle demande en particulier que les autorités américaines s'expliquent sur la mort d'Oussama ben Laden, le 1er mai 2011 à Abbottabab au Pakistan. «L'administration américaine a dit clairement que l'opération avait été menée selon la théorie américaine d'un conflit mondial armé entre les États-Unis et Al-Qaïda dans laquelle Washington ne reconnaît pas la législation internationale sur les droits de l'homme», écrit Amnistie.

«En l'absence de plus de clarifications des autorités américaines, la mort d'Ousama ben Laden apparaîtrait illégale», ajoute l'organisation, qui dit ne pas avoir reçu non plus de réponse de Washington, fin 2011, à ses demandes d'explication sur la mort d'Anwar al-Aulaqi et de Samir Khan en septembre au Yémen. Amnistie craint que ces morts ne s'apparentent à des «exécutions extrajudiciaires».