L'ancien président des États-Unis Jimmy Carter a dénoncé lundi les va-t-en-guerre américains qui évoquent un conflit avec l'Iran, lors d'une réunion de prix Nobel de la paix à Chicago.

Une guerre est juste seulement si elle intervient «en dernier recours», une fois tous les autres moyens pacifiques épuisés, si l'objet de l'intervention est d'améliorer la situation et non de l'aggraver, si la société est d'accord dans son ensemble et si le degré de violences est «proportionnel à la blessure reçue», a expliqué le prix Nobel de la paix 2002.

Ces critères «excluent évidemment notre politique récente de guerre préventive», a souligné l'ancien président démocrate (1977-1981), devenu militant de la paix et fréquent émissaire de la diplomatie américaine.

Les États-Unis sont en «guerre quasi-permanente» depuis 60 ans, selon Jimmy Carter, qui a énuméré de nombreuses interventions militaires américaines: Corée, Vietnam, Cambodge, Salvador, Libye, Panama, Haïti, Yougoslavie, Irak, Afghanistan.

«Certaines de ces guerres furent complètement inutiles», a-t-il déploré. «Et maintenant on envisage d'entrer encore en guerre, peut-être contre l'Iran».

Qualifiant sa démarche «d'examen sévère de (son) propre pays», Jimmy Carter a rappelé que les États-Unis avaient «une grande responsabilité» dans la promotion mondiale de la paix et des droits de l'homme.

«Pour la première fois depuis près de 50 ans, il n'y a plus dans notre pays d'initiative active pour apporter la paix à Israël et son voisin ou pour soulager l'oppression des Palestiniens», a poursuivi le dignitaire, qui avait négocié les accords de Camp David entre Israéliens et Egyptiens en 1978.

L'ancien président a aussi regretté que les États-Unis se trouvent désormais en violation de sept des 30 paragraphes de la Déclaration universelle des droits de l'homme, une référence aux détentions sans procès des prisonniers de Guantanamo.

Jimmy Carter s'exprimait lors du 12e sommet internatinal des lauréats du prix Nobel de la paix, aux côtés de 19 autres récipiendaires dont le chef spirituel des Tibétains, le dalaï lama.