Il n'y a aucune preuve fiable attestant que la peine de mort ait un effet sur le taux de criminalité et dissuade de potentiels criminels d'agir de peur d'encourir une exécution, a conclu une étude d'un centre de recherche indépendant américain publiée mercredi.

L'équipe d'experts indépendants, chargée par l'Académie nationale des Sciences de conduire cette recherche, a passé en revue les études menées depuis la levée en 1976 du moratoire de quatre ans sur la peine de mort aux États-Unis.

Elle a conclu que «jusqu'ici les études sur l'effet de la peine capitale sur la criminalité ne permettent pas de déterminer si la peine de mort diminue, augmente ou n'a pas d'effet sur le taux de criminalité», selon un communiqué de presse du National Research Council, qui a mené l'étude.

«Le manque de preuves sur l'effet dissuasif de la peine capitale (...) ne doit pas être interprété en faveur d'un argument ou d'un autre», ajoute le rapport, qui recommande que d'autres études soient conduites.

«Les failles importantes dans les études que nous avons examinées les rendent inutilisables», ont indiqué les auteurs du rapport.

Par exemple, disent-ils, à peine 15% des condamnés à mort depuis 1976 ont été exécutés et une grande partie des condamnations à la peine capitale sont annulées. Or «aucune des études n'utilise une mesure du risque qui corresponde à un risque objectif d'exécution», ajoutent-ils.

En outre, «aucune des études existantes ne considère les autres peines possibles» comme la réclusion criminelle à perpétuité ou «leurs effets potentiels sur le taux de criminalité».

«Et les estimations de l'effet dissuasif de la peine de mort sont basées sur des allégations non fondées, par exemple que l'effet de la peine capitale est le même dans tous les États et à travers le temps. Il n'y a aucune preuve pour soutenir de telles allégations», ajoutent les chercheurs.

Le National Research Council n'a pas pris en considération les arguments moraux sur la peine de mort, son coût ou encore les éléments sur le caractère discrimatoire ou non des exécutions.