Le tireur qui a abattu six femmes et un homme dans une école d'Oakland cherchait à affronter une directrice, qui n'était pas sur place au moment du drame.

Quand il a passé la porte de l'Université Oikos, à Oakland, lundi matin, One Goh a exécuté un plan qu'il avait mis des mois à préparer.

Selon la police, l'homme a sorti un révolver de 45 mm et pris en otage la secrétaire de l'établissement, Katleen Ping, 24 ans. Goh a ensuite cherché une des directrices de la petite école privée. Comme il ne la trouvait pas, il est entré dans une classe et a ordonné aux étudiants de former une file devant le mur, avant d'ouvrir le feu.

Quelques minutes plus tard, 10 personnes gisaient au sol, atteintes par des balles du revolver de Goh. Sept, dont Mme Ping, sont mortes, et trois sont toujours hospitalisées.

«C'est une situation extrêmement triste, a dit le chef de la police d'Oakland, Howard Jordan, hier en point de presse. Nous avons sept personnes qui ne méritaient pas de mourir, et trois autres qui sont blessées parce qu'un individu ne pouvait pas composer avec les pressions de la vie.»

La tuerie - la plus meurtrière à survenir aux États-Unis depuis le massacre de Virginia Tech, en 2007 - a été causée par un homme perturbé, endetté et qui se disait victime d'intimidation à l'école à cause de sa maîtrise rudimentaire de l'anglais, ont dit hier les autorités.

Goh, citoyen sud-coréen qui a obtenu la nationalité américaine, a dit aux enquêteurs que le motif de son geste était «la vengeance».

La police d'Oakland a révélé que la mère et le frère de Goh sont morts au cours de la dernière année. Goh avait aussi des dettes d'impôt fédéral de 13 090$ et d'autres dettes de 10 000$.

En janvier, Goh, alors étudiant en infirmerie, avait été renvoyé de l'Université Oikos à cause d'un «problème d'agressivité». Il aurait dès lors commencé à préparer son attaque mortelle. Goh a acheté un revolver la semaine dernière chez un armurier de la Castro Valley, région située près d'Oakland.

Six femmes et un homme sont morts dans la tuerie de lundi. Les victimes avaient de 21 à 40 ans et étaient originaires de la Corée du Sud, du Nigeria, du Népal et des Philippines.

«Le suspect a dit que les gens à l'école manquaient de respect envers lui, qu'ils riaient de son anglais, et ça l'a isolé», a dit M. Jordan. Il a ajouté que Goh, qui a reconnu être l'auteur des meurtres, ne semblait pas avoir choisi ses victimes, et «a tiré sans ordre précis».

La police d'Oakland a dit hier que Goh collaborait avec les enquêteurs, mais qu'il ne semblait exprimer aucun remords. La police était toujours à la recherche de l'arme du crime, que Goh aurait lancée dans une baie située près du lieu de la tuerie. Des robots ont analysé hier le fond de la baie à la recherche de l'arme.