La Maison-Blanche a affirmé mardi qu'il n'existait «pas de solutions magiques» face à la flambée des prix de l'essence à la pompe, mais disputé l'idée que la politique énergétique du président Barack Obama en soit responsable, après des critiques de ses adversaires.

«Il n'y a pas de solutions magiques à la montée des prix du pétrole, ni à ce que cela coûte aux Américains de faire le plein», a déclaré le porte-parole de M. Obama, Jay Carney.

«Le président est parfaitement au courant de l'impact des cours mondiaux du pétrole sur les familles (américaines). Ce n'est pas un problème que cette administration découvre, ou redécouvre à chaque printemps comme c'est le cas pour certains hommes politiques», a lancé M. Carney lors de son point de presse quotidien.

Les cours du pétrole ont atteint mardi leur plus haut niveau en neuf mois à New York, en raison notamment de la tension dans le dossier nucléaire iranien.

A la pompe, l'essence dépasse par endroits le seuil symbolique de quatre dollars par gallon (3,78 litres), un motif de mécontentement pour les Américains et une menace sur la reprise économique à moins de neuf mois de la présidentielle lors de laquelle M. Obama briguera un second mandat.

«Au moment où la violence au Moyen-Orient se répercute sur les prix du pétrole, il est temps de rappeler que le président a bloqué un oléoduc qui aurait fait venir du pétrole canadien» aux Etats-Unis, a affirmé mardi matin Brendan Buck, porte-parole du président républicain de la Chambre des représentants John Boehner.

Il faisait ainsi allusion à l'oléoduc géant et controversé Keystone XL, dont l'administration Obama avait rejeté le tracé à la mi-janvier, refusant un ultimatum du Congrès pour une adoption rapide.

M. Carney a accusé en retour les républicains d'avoir cherché à utiliser ce dossier à des fins politiciennes, et défendu le bilan de la présidence en matière d'indépendance énergétique.

«Ce président a mis en place des normes de consommation historiques qui vont quasiment doubler l'efficacité énergétique des véhicules d'ici à la fin de la décennie. Et rien que cela permettra aux Américains d'économiser 1.700 milliards de dollars à la pompe», a-t-il notamment assuré.

Selon de hauts responsables de la Maison-Blanche, M. Obama va évoquer la politique énergétique de son administration jeudi lors d'une visite dans un établissement universitaire de Miami en Floride, un État qui est également crucial dans la perspective de la présidentielle.

Au cours de son discours sur l'état de l'Union le 24 janvier, M. Obama avait appelé le Congrès, où les républicains sont en position de force, à éliminer les subventions aux énergies fossiles, en particulier en faveur des compagnies pétrolières.

M. Obama avait déjà insisté sur de telles mesures fin avril 2011, alors que les prix de l'essence à la pompe atteignaient des records en plein «printemps arabe». Mais les parlementaires n'ont jamais entériné ces propositions.