Le président Barack Obama a vanté mercredi le renouveau espéré du secteur manufacturier américain et décliné son argumentaire économique, en entamant une tournée de trois jours dans le nord et l'ouest des ÉEtats-Unis, neuf mois avant de remettre son mandat en jeu.

«Aujourd'hui, pour la première fois, cette usine fonctionne à pleine capacité, un formidable exemple de ce qui peut se passer lorsque les syndicats et les employeurs oeuvrent ensemble à créer de bons emplois», a lancé M. Obama dans une unité de production du fabricant de cadenas Master Lock à Milwaukee (Wisconsin, nord).

«Aujourd'hui, vous vendez directement à des clients en Chine des produits frappés de ces mots: «Made in America», s'est exclamé M. Obama, qui avait souhaité la veille, face au vice-président chinois Xi Jinping, en visite à la Maison Blanche, que la Chine respecte les «règles en vigueur» en matière d'échanges économiques.

«Pour la première fois depuis les années 1990, le secteur manufacturier américain crée de nouveaux emplois. C'est bon pour les entreprises, mais c'est aussi bon pour la chaîne des fournisseurs», s'est réjoui M. Obama, qui a renouvelé son appel en faveur d'un rééquilibrage de la taxation des entreprises pour inciter à la création d'emplois aux États-Unis.

«Aucune société américaine ne devrait pouvoir éviter de payer sa juste part d'impôts en délocalisant ses emplois et ses bénéfices à l'étranger (...) toutes les sociétés multinationales devraient acquitter un minimum d'impôts». Et ces rentrées fiscales «devraient servir à réduire les impôts des entreprises qui choisissent de rester et d'embaucher ici», a-t-il poursuivi.

Le Wisconsin, l'un des centres historiques de la production industrielle américaine, est également une région importante sur la carte électorale: M. Obama l'avait remporté avec 14 points d'avance en 2008 mais c'est un républicain qui y a été élu gouverneur en 2010.

Vendredi, M. Obama est attendu à Everett, dans la banlieue de Seattle où il visitera l'usine géante de Boeing et insistera sur la nécessité de soutenir les exportations.

Le budget 2013 proposé par M. Obama mêle hausses d'impôts pour les riches et investissements dans les infrastructures. En l'absence de toute perspective d'adoption à la Chambre des représentants où ses adversaires républicains sont majoritaires, ce document peut s'interpréter comme un argumentaire électoral en vue de la présidentielle du 6 novembre.

Au cours de cette tournée, M. Obama va aussi participer à pas moins de huit réunions de levée de fonds pour financer sa campagne, notamment à Los Angeles et San Francisco, en Californie (Ouest), un État à forte majorité démocrate.

Ce déplacement intervient sur fond de bonnes nouvelles économiques pour l'administration démocrate: le taux de chômage officiel est tombé à 8,3% de la population active en janvier, au plus bas depuis trois ans.

Selon un sondage New York Times-CBS publié mardi, la cote de confiance de M. Obama est remontée à 50%. Et 42% des personnes interrogées estiment que le président a fait des progrès pour améliorer l'économie, en hausse de 14 points par rapport à décembre.