L'accommodement n'a pas encore été jugé raisonnable par les évêques américains, mais il pourrait bien avoir déjà atteint le but recherché par Barack Obama: désamorcer une controverse grandissante sur le remboursement des soins contraceptifs.

Le président a annoncé hier un changement à une politique annoncée le 20 janvier qui devait contraindre la plupart des employeurs, y compris les hôpitaux, universités ou autres agences catholiques, à rembourser les frais de contraception dans le cadre de la couverture santé de leurs employées.

Le compromis proposé par le chef de la Maison-Blanche permettra aux organisations religieuses qui le désirent de se soustraire à cette obligation. Il forcera cependant les assureurs à payer eux-mêmes les soins contraceptifs des employées jouissant de leur couverture.

«La liberté de culte sera protégée, et une loi qui requiert des soins préventifs gratuits ne sera pas discriminatoire contre les femmes», a déclaré Barack Obama lors d'un point de presse à la Maison-Blanche au cours duquel il a reconnu les «inquiétudes sincères» des organisations catholiques et dénoncé l'opportunisme de certains critiques du projet initial de son administration.

«Premier pas dans la bonne direction»

Le président de la conférence des évêques catholiques, Timothy Dolan, qui a mené la charge contre la nouvelle politique, a réservé son jugement sur l'accommodement proposé par la Maison-Blanche. L'archevêque de New York et futur cardinal a cependant qualifié ce compromis de «premier pas dans la bonne direction».

Soeur Carol Keehan, présidente de l'association des hôpitaux catholiques, s'est cependant dite «très satisfaite» de l'accommodement, un sentiment partagé par Cecile Richards, présidente de l'organisation Planned Parenthood, et plusieurs autres représentantes de groupes de femmes.

Le projet initial de l'administration Obama n'avait pas seulement été dénoncé par la hiérarchie catholique, mais également par plusieurs ténors républicains, dont les candidats à l'investiture de leur parti pour l'élection présidentielle. Ceux-ci ont accusé le président de mener une guerre contre la religion en particulier et les libertés en général.

«Il ne s'agit pas de contraception. Il s'agit de liberté économique, de liberté d'expression, de la liberté de religion. Il s'agit de la mainmise du gouvernement sur vos vies, et il faut que cela cesse», a notamment déclaré Rick Santorum, un des quatre prétendants républicains à la présidence, lors d'un discours à Washington hier.

L'accommodement proposé par le président Obama est semblable à celui en vigueur dans 28 États américains. De façon générale, les assureurs préfèrent couvrir les frais de contraception plutôt que d'avoir à rembourser les coûts reliés à la grossesse et à l'accouchement.