Les républicains ont accusé mercredi le président américain Barack Obama de se livrer à une attaque «systématique» de la religion avec sa réforme de l'assurance maladie, dont une disposition va obliger les assureurs à rembourser les dépenses de contraception.

Lors d'un discours virulent au Congrès, le président de la Chambre des représentants John Boehner s'en est pris à cette nouvelle règle, estimant qu'elle «constituait une attaque sans équivoque contre la liberté de religion dans notre pays».

Il a enjoint les élus de s'élever contre cette disposition, annoncée le mois dernier par la ministre de la Santé: «Cette attaque par l'autorité fédérale contre la liberté religieuse ne doit pas être et ne sera pas».

A partir du 1er août, tous les nouveaux contrats devront comprendre ces dispositions. Les assureurs qui, sur la base de leurs croyances religieuses, ne fournissaient pas de couverture pour la contraception, auront un an de plus, jusqu'au 1er août 2013, pour se conformer aux nouvelles règles.

Cette obligation a été contestée par la conférence des évêques américains. A neuf mois de la présidentielle, les républicains ont repris la balle au bond, semblant vouloir pénaliser le président sortant auprès des électeurs catholiques.

Le sénateur républicain John Thune a accusé le président de «piétiner» les remparts constitutionnels de la liberté de religion, évoquant «une destruction systématique de la liberté religieuse».

Lors d'une même conférence de presse, la sénatrice Kelly Ayotte a expliqué que cette question ne relevait pas du «droit des femmes mais de la liberté religieuse» en général. «C'est un affront à tout ce que nous défendons en tant qu'Américains», a-t-elle lancé.

Le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney, a assuré mercredi que M. Obama était «très sensible à ces questions» et «souhaitait trouver une voie d'apaisement».

De récents sondages ont montré qu'une majorité de catholiques, tout comme les Américains en général, soutenaient cette nouvelle législation.

Une poignée d'influents élus démocrates, dont le sénateur Joe Manchin, se sont démarqués de Barack Obama, expliquant vendredi dans une lettre qu'une telle disposition était «non seulement inacceptable, mais aussi anti-américaine».