La police a saisi samedi une partie des tentes des manifestants anticapitalistes d'Occupy de Washington, interpellant quatre personnes, à l'occasion d'une démonstration de force des autorités pour faire respecter le règlement interdisant de dormir sur place.

La police a arrêté quatre personnes qui «refusaient d'obéir aux ordres», s'accrochant à une statue au milieu du square, a indiqué à l'AFP David Schlosser, porte-parole de la police.

Quelque 50 policiers, dont certains à cheval, ont pris position au petit matin sur le square McPherson, en plein centre de Washington non loin de la Maison Blanche, dont les accès ont été bloqués par des voitures de police.

Les manifestants ont enlevé d'eux-mêmes une grande «tente des rêves» érigée en début de semaine au milieu du campement, et un masque blanc qui recouvrait le visage du général McPherson, héros de la Guerre de Sécession dont la statue équestre orne le square, était retiré par la police.

Un peu plus tard, des policiers en combinaisons jaunes et lunettes de protection, ont commencé à vider des tentes de leurs sacs de couchage qu'ils ont placés dans des sacs plastiques.

«Les tentes ne sont pas un problème. Elles peuvent rester, tant qu'elles sont symboliques» (d'une protestation), a indiqué M. Schlosser à l'AFP.

En fin de matinée, plusieurs tentes ont néanmoins été démontées de toute la partie sud-est du square, alors que d'autres étaient laissées en place.

Des dizaines de manifestants criaient et lançaient des slogans dans le calme, alors qu'un cordon de police occupait toujours le centre du square.

Un responsable de la police a dit aux protestataires: «Nous ne sommes pas ici pour vous expulser» mais pour vérifier que les manifestants se conforment aux règles.

Néanmoins, une manifestante, Melissa Byrne, a indiqué qu'à son avis, il s'agissait d'une expulsion : «nous sommes expulsés, mais cela va se savoir et nous allons revenir plus forts que jamais», a-t-elle dit.

Pour Virmeko Scott, 30 ans, «il va y avoir de plus en plus de tentes». «Elles vont se multiplier», a dit à l'AFP le manifestant, en regroupant ses affaires pour aller les porter dans une église voisine.

«Si le gouvernement américain faisait respecter les lois sur les banques aussi bien que le règlement sur ses parcs, nous ne serions pas ici», a commenté le manifestant Todd Fine, 31 ans.

Le NPS (National Park Service), qui gère les parcs de la ville, a distribué il y a huit jours un «avis» aux manifestants indiquant que «tout le matériel» de camping (tentes pour dormir, sacs de couchage, réchauds, etc.) devait être enlevé sous peine d'arrestation et de saisie des biens.

Le NPS n'empêche pas les protestataires de manifester mais ne veut pas qu'ils campent et dorment sur place, ce qui est interdit par le règlement des parcs, dit en substance l'avis.

Les autorités, longtemps bienveillantes, ont montré récemment des signes d'agacement devant la persistance du mouvement à Washington, dernier bastion visible de la protestation depuis l'éviction des militants du square Zuccotti à New York.

Le mouvement d'occupation anticapitaliste, qui a commencé en septembre à New York avec Occupy Wall Street, se partage à Washington entre deux campements: Occupy DC sur le square McPherson, et Occupy Washington DC sur Freedom Plaza, les deux étant proches de la Maison Blanche dans le centre-ville.