Le président des États-Unis Barack Obama a reconnu lundi que son pays menait des frappes de drones contre Al-Qaïda au Pakistan, des opérations qui n'avaient jusqu'ici pas été officiellement confirmées par Washington.

Interrogé sur l'utilisation de drones par son administration lors d'un échange avec des internautes sur les sites internet Google et YouTube, M. Obama a défendu ces opérations et indiqué que «évidemment, beaucoup de ces frappes ont lieu dans les FATA», acronyme en anglais de «Federally Administered Tribal Areas», soit les zones tribales du nord-ouest du Pakistan.

Alors que l'internaute évoquait des «victimes civiles» dans ces frappes, le président a dit vouloir «être certain que les gens comprennent que les drones ne provoquent pas un grand nombre de victimes civiles».

«En général, il s'est agi de frappes très précises contre Al-Qaïda et ses affiliés, et nous sommes très prudents dans la façon dont elles sont utilisées», a assuré M. Obama.

«Il y a cette idée que nous déclenchons des tas de frappes de façon indiscriminée. Il s'agit de mesures ciblées, visant des gens qui sont sur une liste de terroristes, qui essaient de s'en prendre à des Américains, d'attaquer (...) des bases américaines, et caetera», a encore ajouté M. Obama.

«Il est important que tout le monde comprenne que c'est contrôlé très étroitement», a-t-il insisté.

L'armée américaine utilise des drones pour s'en prendre à ses cibles côté afghan, où elle est engagée dans un conflit ouvert, mais c'est la CIA qui utilise des drones côté pakistanais, obéissant aux règles présidant aux actions clandestines, dont l'existence n'est pas reconnue officiellement.

La campagne de bombardements de drones dans les zones tribales du Pakistan est toutefois un secret de Polichinelle à Washington. Le secrétaire à la Défense Leon Panetta, ancien chef de la CIA au début du mandat de M.

Obama, avait commis une gaffe en octobre en reconnaissant l'existence de ce programme.

Interrogé par l'AFP pour savoir si les déclarations de M. Obama entraient dans cette catégorie ou signalaient un changement de politique des États-Unis, un porte-parole de la Maison-Blanche a indiqué n'avoir rien à ajouter aux propos présidentiels.