Le président américain Barack Obama a rejeté les critiques de ses adversaires républicains contre sa politique étrangère et en particulier la façon dont il gère le dossier nucléaire iranien, dans un entretien à l'hebdomadaire Time dont des extraits ont été publiés mercredi.

«De façon générale, je crois que cela va être assez difficile d'affirmer que nous n'avons pas mis en place une stratégie, ces trois dernières années, qui a placé les États-Unis dans une situation plus solide (sur la scène internationale) que lorsque j'ai pris mes fonctions» en janvier 2009, a déclaré le président dans cet entretien.

Attaqué par ses adversaires républicains en particulier sur la supposée faiblesse de son administration face au programme nucléaire controversé de l'Iran, M. Obama a affirmé «avoir dit clairement» depuis le début de sa campagne présidentielle en 2007-2008 «que nous prendrions toutes les mesures nécessaires pour empêcher l'Iran de se doter d'une arme nucléaire».

La république islamique, qui affirme que son programme nucléaire est uniquement à visée civile, a menacé de bloquer le détroit d'Ormuz, stratégique pour la route du pétrole, en cas de sanctions occidentales renforcées.

«Pouvons-nous garantir que l'Iran adoptera l'attitude la plus intelligente? Non, et c'est la raison pour laquelle je n'ai cessé de dire que nous ne renoncions à aucune option pour les empêcher d'obtenir une arme nucléaire», a insisté M. Obama.

Mitt Romney, le candidat faisant figure de favori pour décrocher l'investiture du parti républicain en vue de la présidentielle du 6 novembre, avait affirmé il y a deux mois que «si Barack Obama est réélu, l'Iran aura une arme nucléaire. Si vous élisez Mitt Romney (...) ils n'auront pas l'arme nucléaire».

Le président a mis ce genre de déclarations sur le compte de la situation de concurrence entre les candidats républicains. «Je pense que M. Romney et le reste des candidats républicains vont continuer à s'adresser à leur base (électorale) jusqu'à la fin de la saison des primaires», a jugé M. Obama.

Également attaqué par les républicains sur l'idée qu'il ne serait pas convaincu du caractère «exceptionnel» des États-Unis, M. Obama a affirmé que sa conception de la place de son pays dans le monde «reconnaît la montée en puissance de pays comme la Chine, l'Inde et le Brésil».

Cette philosophie «prend en compte nos limites en termes de ressources et de capacités. Et pourtant, je pense que nous avons réussi à établir l'idée parmi les autres pays que les États-Unis restent une nation indispensable face aux grands problèmes du monde», a-t-il ajouté.

Le président, qui s'est opposé depuis un an aux républicains en position de force au Congrès, en particulier sur la réduction des déficits et de la dette ainsi que sur un plan de relance de l'activité économique, a en outre assuré que le blocage pourrait fragiliser les États-Unis sur la scène mondiale.

«Notre politique étrangère doit puiser dans notre solidité économique», a-t-il fait valoir, en s'en prenant notamment au refus des républicains d'envisager toute hausse de la fiscalité pour les plus aisés afin de rééquilibrer le budget.

«La seule raison pour laquelle cela ne s'est pas produit, c'est parce que les républicains ne veulent rien faire au sujet des rentrées fiscales», a-t-il dit: «Zéro. Rien. Nada».