La Chambre des représentants américaine, dominée par les adversaires républicains de Barack Obama, a prévu de reprendre mercredi la bagarre contre le président avec un vote symbolique désapprouvant le relèvement du plafond de la dette.

Les élus de la majorité républicaine à la Chambre se prononceront mercredi, après plus de trois semaines de congés de fin d'année, sur une «résolution de désapprobation» du relèvement du plafond de la dette, jusqu'ici fixé à 15 194 milliards de dollars.

La confrontation entre démocrates et républicains, déjà vive en 2011, devrait reprendre de plus belle à moins d'un an de l'élection présidentielle de novembre où les républicains espèrent détrôner M. Obama.

Le président a formellement demandé au Congrès jeudi dernier de relever le plafond de la dette car il ne restait plus que 100 milliards de dollars de marge de manoeuvre avant d'atteindre la limite autorisée.

En août, après des semaines de bagarre entre les républicains du Congrès et la Maison-Blanche, la «loi de contrôle du budget» (Budget Control Act) avait relevé une première fois ce plafond de 400 milliards de dollars. Une deuxième augmentation de 500 milliards avait eu lieu en septembre.

Un troisième relèvement de 1200 milliards de dollars est prévu pour permettre au gouvernement fédéral de financer son fonctionnement jusqu'à la fin de l'année 2012, soit après les élections.

La Chambre va désapprouver cette action. Mais Barack Obama opposera son veto à une telle résolution, qui ne devrait de toute façon pas passer le cap de l'adoption au Sénat, à majorité démocrate.

Cette résolution de désapprobation défendue par les républicains reste symbolique puisque la loi budgétaire votée en août dernier prévoit en outre un relèvement automatique du plafond de la dette de 1200 milliards de dollars pour éviter un défaut de paiement de Washington.

En campagne en Caroline du Sud, le candidat à l'investiture républicaine Ron Paul, membre de la Chambre des représentants, a prévu de revenir à Washington mercredi pour voter contre le relèvement du plafond de la dette. Après de bons scores dans les deux premiers scrutins républicains dans l'Iowa et le New Hampshire, M. Paul espère terminer dans les trois premiers candidats lors de la primaire de Caroline du Sud qui aura lieu samedi.

Le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, a écrit au chef de la majorité démocrate du Sénat, Harry Reid, pour lui dire qu'il tablait sur un relèvement automatique du plafond de la dette à la date du 27 janvier.

En attendant, précise-t-il dans cette lettre dont copie a été donnée à la presse, le Trésor a suspendu ses versements en obligations d'Etat aux caisses de retraite des fonctionnaires, comme il l'a fait à plusieurs reprises depuis 1987, afin de freiner la montée de la dette. Il les reprendra après cette date.

La reprise des travaux au Congrès intervient alors qu'un sondage ABC News/Washington Post, publié lundi, montre une cote de popularité du pouvoir législatif à 13% seulement. Un autre sondage CNN/ORC International Poll, publié lundi également, fixe cette cote à 11%.

La bataille de l'été 2011 sur le relèvement du plafond avait été suivie par l'abaissement de la note de la dette américaine par l'agence de notation financière Standard and Poor's, entraînant une onde de choc sur les places boursières mondiales.

En outre, les discussions vont reprendre au Congrès sur un autre sujet de tension entre les deux partis: le renouvellement, au-delà du mois de février, des cadeaux fiscaux pour la classe moyenne et des allocations chômage.

En décembre, le Congrès avait entériné un compromis fiscal, négocié de haute lutte avec les républicains de la Chambre qui avaient finalement dû s'incliner au bout de plusieurs jours de blocage, offrant une victoire politique au président Obama.