La première dame des États-Unis Michelle Obama s'est défendue d'être une «Noire colérique» et a nié dans un entretien télévisé diffusé mercredi avoir entretenu des relations tendues avec l'équipe rapprochée de son mari, le président Barack Obama, comme l'affirme un livre.

Paru mardi, l'ouvrage The Obamas, qui s'appuie sur des entretiens avec une trentaine de collaborateurs de M. Obama et des amis du couple, assure que de fortes tensions ont eu lieu au début du mandat du président, entre son épouse et son équipe rapprochée.

Des collaborateurs de M. Obama auraient rejeté toute ingérence de la Première dame dans l'agenda politique de son mari, alors qu'elle s'élevait contre des compromis qui banalisaient selon elle le président, assure l'auteur, la journaliste du New York Times Jodi Kantor.

Selon Mme Kantor, des critiques rapportées au nom de Mme Obama avaient irrité le secrétaire général de la Maison-Blanche de l'époque, Rahm Emanuel, qui s'était «élevé contre son influence», tandis que le porte-parole de la Maison-Blanche de l'époque, Robert Gibbs, aurait ouvertement pesté contre des objections rapportées au nom de la Première dame.

«Il y a cette idée que j'assiste à des réunions, que je participe à des conversations et à des conflits», s'est étonnée Mme Obama lors de cet entretien diffusé mercredi matin par la chaîne CBS.

«Évidemment, c'est plus intéressant d'imaginer cette situation conflictuelle», a-t-elle dit, en remarquant que «c'est un portrait que les gens ont essayé de brosser de moi depuis le jour où Barack a annoncé» sa candidature en février 2007: l'idée que «je suis une Noire colérique (angry black woman)».

«J'essaie juste d'être moi-même», a-t-elle ajouté.

Concernant l'état de ses relations avec M. Emanuel, qui a quitté la Maison-Blanche à la fin de l'été 2010 pour briguer avec succès la mairie de Chicago, Michelle Obama a assuré qu'il s'agissait de l'un de «nos amis les plus chers».

«Rahm et moi n'avons jamais eu un mot de travers l'un envers l'autre. C'est un type marrant», a-t-elle souligné.

CBS avait déjà diffusé mardi soir des extraits de cet entretien, dans lesquels Mme Obama reconnaissait toutefois exprimer «très franchement» ses opinions à son mari.

Le président des États-Unis «a des dizaines de personnes très intelligentes qui l'entourent. Et je ne suis pas une experte dans la plupart des dossiers qu'il doit gérer au quotidien», a-t-elle indiqué.

«Cela ne veut pas dire que mon mari ne connaît pas mes sentiments. Ce qui est vrai, c'est que j'exprime très franchement mes opinions à mon mari, c'est le genre de relation que nous avons», selon elle.

«Je n'irais pas voir Rahm pour parler de choses dont je parle d'habitude avec mon mari, non!», a répondu mardi Mme Obama. «Si je n'étais pas d'accord sur quelque chose, j'en parlerais directement à mon mari», a-t-elle insisté.

Lundi, le porte-parole de la Maison-Blanche Jay Carney avait minimisé la portée des révélations de Mme Kantor et affirmé que «de tels livres ont tendance à exagérer les choses, à les rendre plus sensationnelles qu'elles ne le sont».