Les États-Unis ont souhaité lundi une transition «stable et pacifique» en Corée du Nord et appelé les autorités de Pyongyang à respecter leurs obligations internationales en matière nucléaire après la mort du dirigeant Kim Jong-Il.    

Alors que le ministère de la Défense américain notait que l'armée de cette puissance nucléaire n'avait pas pris d'initiatives inhabituelles depuis la disparition de Kim, le chef du Pentagone Leon Panetta a appelé lundi à l'adoption d'une approche «prudente» de ce dossier.

Quelques heures après l'annonce de la mort du dirigeant, ennemi aussi farouche qu'imprévisible des Etats-Unis, la Maison Blanche a fait savoir que le président Barack Obama s'était entretenu avec son homologue sud-coréen Lee Myung-Bak pour réaffirmer «la force de l'engagement des États-Unis pour assurer la stabilité de la péninsule coréenne et la sécurité de notre proche allié, la République coréenne».

La secrétaire d'État Hillary Clinton, qui recevait Koichiro Gemba, le ministre des Affaires étrangères du Japon, un autre proche allié de Washington face au régime stalinien, a affirmé que Washington et Tokyo avaient «un intérêt commun à une transition stable et pacifique en Corée du Nord, de même qu'à la paix et à la stabilité régionale».

Les États-Unis «demeurent préoccupés pour le bien-être de la population nord-coréenne», a encore noté Mme Clinton, alors que la Maison Blanche appelait Pyongyang à respecter ses obligations internationales en matière nucléaire.

«Nous espérons que la nouvelle direction nord-coréenne prendra les mesures nécessaires pour soutenir la paix, la prospérité et un meilleur avenir pour les Nord-Coréens, notamment en agissant conformément à ses engagements vis-à-vis de la dénucléarisation», a déclaré le porte-parole de la présidence américaine, Jay Carney.

«Nous continuons à les presser de respecter leurs obligations internationales», a ajouté M. Carney, tout en refusant de se prononcer quant aux conséquences politiques et diplomatiques de la mort de Kim et de la désignation annoncée de l'un de ses fils, Kim Jong-Un, pour prendre sa succession.

«Il est bien trop tôt» pour le dire, a observé le porte-parole, en soulignant que la Corée du Nord traversait une «période de deuil national».

Selon un responsable du Pentagone s'exprimant sous couvert d'anonymat, l'armée nord-coréenne n'a pas pris d'initiatives inhabituelles depuis la mort de Kim samedi. «Nous n'avons rien vu d'inhabituel, rien qui puisse nous préoccuper jusqu'à maintenant», a-t-il dit.

M. Panetta a de son côté participé à une conversation téléphonique avec son homologue sud-coréen Kim Kwan-Jin, et les deux responsables sont «tombés d'accord sur l'importance de se montrer prudents vis-à-vis de toutes les questions liées à notre sécurité et (ont) promis de se tenir informés dans les jours à venir», a indiqué le ministère de la Défense.

L'un des candidats les mieux placés pour rafler l'investiture républicaine pour la présidentielle américaine de 2012, Mitt Romney, a espéré que la mort de Kim, «un tyran sans pitié», permettrait de mettre fin «au cauchemar» que vivent, selon lui, les Nord-Coréens.

De son côté, l'ancien candidat républicain à la présidentielle, le sénateur John McCain, a dit sa «satisfaction que le "cher leader" rejoigne ses semblables Kadhafi, Ben Laden, Hitler et Staline pour brûler en enfer».

La mort de Kim Jong-Il est intervenue le jour même où son pays acceptait de suspendre son programme d'enrichissement de l'uranium à des fins militaires, un préalable fixé par les États-Unis à la reprise de négociations sur le désarmement et de l'aide alimentaire.

Cette avancée a été considérée comme de nature à favoriser la reprise des pourparlers à Six (États-Unis, Russie, les deux Corées, Chine et Japon) pour la dénucléarisation de la Corée du Nord, un serpent de mer diplomatique.