Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, dont le pays est sur le point d'être délivré de huit ans de présence militaire américaine, est arrivé dimanche à Washington pour ouvrir un nouveau chapitre dans les relations entre les deux nations.

M. al-Maliki devait dîner dans la soirée avec la secrétaire d'État Hillary Clinton.

Cette visite de deux jours, au cours de laquelle il rencontrera, lundi, le président Barack Obama, intervient moins de trois semaines avant la fin du retrait des troupes américaines, plus de huit ans après une invasion sans l'aval des Nations unies pour renverser Saddam Hussein, exécuté depuis.

«C'est la première fois qu'il vient en tant que dirigeant d'un pays débarrassé des troupes étrangères et qui doit désormais ne compter que sur lui-même», a expliqué à l'AFP le conseiller de M. Maliki, Ali Moussaoui.

«Nous discuterons de tous les volets de la coopération (...) et nous ouvrirons une nouvelle page dans les relations entre Bagdad et Washington, dominées jusqu'à présent par les questions militaires», a-t-il ajouté.

Pour cette troisième visite aux États-Unis depuis son accession au pouvoir en mai 2006, M. Maliki est accompagné du chef de la diplomatie Hoshyar Zebari, des ministres de la Défense par intérim Saadoun al-Doulaïmi, du Commerce Hassan Babaker Khairallah, des Transports Hadi al-Amari ainsi que du conseiller à la sécurité nationale, Falah al-Fayad, et du chef de la commission nationale pour l'Investissement, Sami al-Araji.

Outre le président Obama et Mme Clinton, le Premier ministre irakien rencontrera le vice-président Joe Biden  et des membres du Congrès pour parler de sécurité, d'énergie, d'éducation et de justice.

«MM. Obama et Maliki discuteront du retrait des forces américaines d'Irak et de nos efforts pour ouvrir un nouveau chapitre dans le vaste partenariat stratégique entre les États-Unis et l'Irak», a expliqué le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney.

«Comme nous mettons un point final à la guerre américaine en Irak, le  président rendra hommage aux sacrifices et aux réalisations de ceux qui ont servi en Irak et du peuple irakien, ce qui a permis d'arriver à ce moment annonciateur d'une amitié durable entre les deux pays», a-t-il ajouté.

Les relations entre Bagdad et Washington devraient rester étroites avec la présence de 16 000 employés de l'ambassade américaine à Bagdad. «Il s'agira d'un partenariat plus normal entre nations souveraines qui cherchent à bâtir un avenir commun», avait souligné M. Biden au cours d'une visite en Irak début décembre.

Il ne reste en Irak que 6000 militaires et employés du ministère de la Défense américain dans quatre bases, contre 170 000 soldats et 505 bases en 2007 et 2008.

Ils doivent passer la main avant le 31 décembre à quelque 900 000 membres des forces de sécurité irakiennes, considérées comme à même de faire face aux défis intérieurs mais pas encore de défendre les frontières, l'espace aérien et les eaux territoriales.

Les États-Unis laissent cependant sur place 157 militaires et 763 contractuels civils qui formeront les forces irakiennes sous l'égide de l'ambassade américaine.