Des démocrates du Congrès américain s'inquiètent d'une possible remise en cause de l'accès à la contraception par l'administration du président Barack Obama sous la pression d'organisations catholiques, a-t-on appris mercredi au Congrès.

Après une recommandation de l'Institut américain de Médecine, le département de la Santé avait approuvé le 1er août dernier une réglementation demandant aux compagnies d'assurance de couvrir les services de médecine préventive pour les femmes, dont la contraception.

Sous la pression notamment des évêques américains, l'administration envisagerait d'exempter certains employeurs -opposés à la contraception pour des raisons religieuses- de participer au financement de la contraception ou de conseils médicaux dans le cadre des plans de couverture santé qu'ils fournissent à leurs employés.

Mais les démocrates du Congrès, qui ont insisté sur l'accès à la médecine contraceptive dans le cadre de la réforme de la couverture maladie adoptée en 2010, ne voient pas d'un bon oeil cette possible modification de la réglementation.

«La décision d'une femme sur comment et quand fonder sa famille est un problème qui n'appartient qu'à sa conscience», ont estimé 65 élus démocrates de la Chambre des représentants dans une lettre adressée au président Obama publiée lundi par le bureau de la représentante Diana DeGette, présidente du groupe pour la liberté de choix sur les questions d'avortement ou de contraception («pro-choice»).

Selon les élus, le fait d'accorder ces nouvelles exemptions pour les employeurs reviendrait à priver 800 000 personnes travaillant dans des hôpitaux catholiques de couverture pour la contraception, 300 000 employés d'établissements scolaires religieux, et 1,7 million d'étudiants des quelque 900 universités liées à des cultes.