La commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants américaine a adopté mercredi une nouvelle batterie de sanctions contre l'Iran, pour forcer le régime de Téhéran à abandonner son programme nucléaire.

Les élus ont approuvé par acclamation cette mesure qui fait l'objet d'un large consensus entre démocrates et républicains.

Le projet de loi déposé en mai, intitulé «Loi pour diminuer la menace iranienne» (Iran Threat Reduction Act), vise à combler certaines lacunes dans l'arsenal actuel des sanctions américaines contre l'Iran.

Il empêche l'Iran de détourner les sanctions déjà en vigueur et ajoute de nouvelles sanctions, tel le refus d'accorder un visa à toute personne impliquée dans le secteur de l'énergie en Iran.

Depuis la révélation en octobre par Washington d'un complot impliquant les forces spéciales des Gardiens de la révolution iraniens dans un projet présumé d'assassinat de l'ambassadeur saoudien aux États-Unis, les élus de la Chambre ont encore renforcé ce projet de sanctions.

«Ce genre de comportement devrait avoir des conséquences», a dit le démocrate Howard Berman mercredi devant la commission.

De son côté, la présidente républicaine de la commission Ileana Ros-Lehtinen a appelé à une adoption rapide du texte à la Chambre puis au Sénat, afin d'envoyer «au régime iranien un joli cadeau de fin d'année».

Mercredi, les élus ont amendé leur texte pour y ajouter notamment des mesures visant les Gardiens de la révolution et les entités financières qu'ils contrôlent. Le texte vise aussi les personnes ou entités étrangères qui aideraient le corps d'élite iranien.

Une autre mesure sanctionnerait les banques internationales si elles effectuent des transactions avec la Banque centrale iranienne.

Les élus ont également adopté un amendement demandant à l'administration américaine de veiller à ce que le camp d'Ashraf, où vivent quelque 3400 réfugiés iraniens opposés au régime de Téhéran, ne soit pas fermé jusqu'à ce que le Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies reconnaisse «comme réfugiés politiques les résidents du camp d'Ashraf qui ne veulent pas retourner en Iran, et les réinstalle dans des pays tiers».

Le gouvernement irakien est décidé à fermer d'ici à la fin de l'année le camp d'Ashraf, a affirmé lundi le ministre irakien des Affaires étrangères, Hoshyar Zebari.

Une série de sanctions avait déjà été adoptée en juin 2010 par le Congrès visant notamment à perturber l'approvisionnement en carburant de la République islamique qui importe une partie substantielle de son essence. Elles touchent des entreprises ou leurs filiales qui font des affaires avec l'Iran en fournissant des produits pétroliers raffinés ou en aidant l'Iran à se doter de capacités de raffinage.

Parallèlement, la commission a adopté mercredi un texte durcissant les mesures déjà en vigueur contre la prolifération d'armes de destruction massive en Iran, mais aussi en Corée du Nord et en Syrie.

Cette mesure impose par exemple des restrictions à la coopération nucléaire avec tout pays qui apporterait son aide au programme nucléaire de ces trois pays, ou qui leur fournirait des missiles conventionnels.