Le président Barack Obama a tenté de reprendre l'initiative contre les républicains du Congrès qui ont jusqu'ici rejeté ses mesures de relance, en mettant l'accent lundi sur des aides aux Américains peinant à rembourser leurs emprunts hypothécaires.

«Nous ne pouvons pas attendre qu'un Congrès de plus en plus dysfonctionnel fasse son travail», a déclaré M. Obama après une rencontre avec des propriétaires fonciers à Las Vegas, au Nevada.

«Il n'y a pas d'excuse pour l'inaction. Il n'y a pas d'excuse pour vous croiser les bras et dire non aux Américains qui ont besoin d'aide tout de suite», a-t-il ajouté, au premier jour d'une tournée régionale qui l'emmènera aussi à Los Angeles et San Francisco, en Californie et Denver, au Colorado.

«Là où ils n'agissent pas, je le ferai», a promis le dirigeant américain, venu présenter des mesures censées aider les emprunteurs en détresse à modifier les termes de leurs prêts, et à accéder plus facilement et à un moindre coût à un programme fédéral d'aménagement des emprunts hypothécaires.

Le Nevada, qui connaît le taux de chômage le plus élevé des États-Unis (13,4%), est aussi l'un des épicentres de la crise immobilière qui s'est propagée en 2008 au reste de l'économie en passant par le secteur bancaire. Vu l'effondrement des prix, de nombreux propriétaires doivent encore rembourser davantage que la valeur de leur bien.

Ces mesures réglementaires «ne se substituent pas à l'action décisive nécessaire pour créer des emplois et faire croître l'économie, mais elles feront une différence», a assuré le président.

«J'ai dit à mon administration de continuer à chercher tous les jours des mesures que nous pouvons prendre sans avoir à attendre le Congrès» pour «aider l'économie à repartir», a-t-il ajouté, en promettant d'annoncer «régulièrement» de tels dispositifs.

Le Sénat, où les républicains détiennent une minorité de blocage, a rejeté jeudi dernier une mesure du plan emploi de M. Obama destinée à aider les États à embaucher de nouveau des enseignants, des secouristes et des policiers pour un coût de 35 milliards de dollars.

Le 11 octobre, la chambre haute avait déjà rejeté dans son ensemble un plan de 447 milliards de dollars mêlant mesures de relance et allègements fiscaux pour la classe moyenne. Depuis, les démocrates ont promis de présenter ces mesures séparément.

À moins de 13 mois des élections de novembre 2012, au cours desquelles les républicains espèrent détrôner un président Obama handicapé par le taux de chômage national qui se maintient obstinément à 9,1%, les adversaires du dirigeant ont réagi lundi avec ironie à cette nouvelle initiative.

«La Maison Blanche va essayer aujourd'hui et à l'avenir d'affirmer que l'économie est bloquée parce que le Congrès n'a pas agi, mais c'est le contraire qui est vrai», a affirmé lundi Don Stewart, porte-parole du chef de la minorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, en évoquant le plan de relance de 787 milliards de dollars voté début 2009.

«Ce n'est pas étonnant qu'ils [les démocrates] cherchent quelqu'un à qui faire porter le chapeau, vu que depuis que le plan de relance a été adopté, 1,5 million d'emplois ont disparu, et le marché immobilier, que ce soit au Nevada ou ailleurs, est au plus bas», a ajouté M. Stewart.

Lors de son voyage dans l'Ouest, M. Obama va aussi participer à de nombreuses réunions pour financer sa campagne présidentielle. Si la Californie est censée être acquise aux démocrates, le Colorado et le Nevada peuvent basculer d'un côté comme de l'autre, et sont donc courtisés par les candidats des deux bords.