L'administration Obama a abandonné ses projets de maintien des troupes américaines en Irak après la date limite de retrait des forces à la fin de l'année, a affirmé l'Associated Press.

Ce rapatriement mettra fin à huit années d'implication américaine dans la guerre irakienne, malgré des craintes persistantes à propos des forces de sécurité du pays et le potentiel d'instabilité.

Un haut responsable à Washington a confirmé samedi que toutes les troupes américaines quitteront le pays, à l'exception des 160 soldats rattachés à l'ambassade américaine. Le Pentagone envisageait de laisser jusqu'à 5000 soldats sur place pour former les forces de sécurité et combattre l'influence de l'Iran.

Un haut responsable militaire américain a expliqué que le retrait permettrait malgré tout de futures missions d'entraînement de la part des forces américaines si des demandes étaient formulées en ce sens.

Les deux responsables ont tenu à conserver l'anonymat en raison du caractère délicat de la question.

Les leaders politiques irakiens ont rejeté l'idée de donner l'immunité judiciaire aux troupes américaines, ce qui était une condition sine qua non pour Washington. Le leadership irakien a été divisé à savoir s'il voulait que les forces américaines demeurent au pays. Certains ont argué que l'entraînement et l'aide offerte par les États-Unis étaient vitaux, particulièrement pour protéger l'espace aérien irakien et obtenir des renseignements.

D'autres se sont cependant fortement opposés à toute présence de militaires américains sur le territoire, incluant les miliciens chiites qui ont menacé de déclencher des attaques sur toutes les forces américaines qui demeureraient en Irak.

Le premier ministre Nouri al-Maliki a expliqué aux responsables militaires américains qu'il n'avait pas les votes au Parlement pour offrir l'immunité juridique aux formateurs américains, a fait savoir un responsable militaire américain.

La décision met fin à des mois de réflexions de la part de responsables américains à savoir s'ils devaient respecter la date de retrait du 31 décembre qui a été établie en 2008 ou négocier une nouvelle entente de sécurité pour s'assurer que les gains réalisés et que les plus de 4400 vies américaines perdues depuis mars 2003 ne disparaissent pas en vain.

Au cours des derniers mois, Washington a discuté avec les leaders irakiens de la possibilité que plusieurs milliers de soldats américains demeurent sur place pour former les forces irakiennes de sécurité. Un porte-parole du Pentagone a déclaré samedi qu'aucune décision finale n'avait été prise concernant la formation de ces forces par l'armée américaine.

Même si les troupes américaines plient bagage, la présence diplomatique des États-Unis sera massive.

L'ambassade américaine à Bagdad est la plus grande du monde, et le département d'État aura des bureaux à Bassorah, Irbil et Kirkouk, ainsi qu'à d'autres endroits où des services armés formeront les forces irakiennes à utiliser du matériel américain qu'elles achètent.

Environ 5000 agents de sécurité et employés auront pour tâche de protéger les diplomates et installations américaines à travers le pays, a ajouté le département d'État.