Le président Barack Obama a déroulé le tapis rouge jeudi pour son homologue sud-coréen Lee Myung-bak, au lendemain de la ratification par le Congrès américain d'un accord de libre-échange couronnant l'alliance de deux pays unis en particulier face à la «menace» nord-coréenne.

«La Corée du Nord continue à représenter une menace directe pour la sécurité de nos deux pays», a affirmé M. Obama lors d'une conférence de presse commune avec M. Lee, en saluant l'«unité totale» de vues avec son hôte sur ce dossier.

«Si Pyongyang continue d'ignorer ses obligations internationales, cela va conduire à encore plus de pressions et d'isolement», a-t-il ajouté. En revanche, a promis M. Obama, «si le Nord abandonne sa quête d'armes nucléaires et se dirige vers une dénucléarisation, il bénéficiera de retombées pour son peuple et d'une sécurité plus grande».

«Lorsqu'il s'agit de coopération entre nos deux gouvernements, nous parlons d'une seule voix», a pour sa part déclaré M. Lee, qui venait de s'entretenir pendant deux heures avec M. Obama dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche, pavoisée aux couleurs des deux pays pour cette visite d'État, la plus prestigieuse en terme de protocole.

La visite de M. Lee intervient au lendemain de la ratification par les deux chambres du Congrès américain d'un accord de libre-échange avec la Corée du Sud longtemps retardé, après avoir été négocié sous l'administration de l'ancien président George W. Bush.

Le texte doit maintenant être promulgué par M. Obama.

Selon la Maison-Blanche, avec cet accord, «les exportations américaines en hausse (...) soutiendront plus de 70 000 emplois américains». Il supprimera aussi des droits de douane sur «95% des exportations américaines de biens industriels et de consommation vers la Corée dans les cinq premières années», selon la même source.

Le président sud-coréen, qui a qualifié jeudi cet accord de «moteur de croissance» pour les deux pays, devait s'exprimer dans l'après-midi face aux élus du Congrès, un privilège réservé aux alliés proches des États-Unis. Il a déjeuné au département d'État avec le vice-président Joe Biden et la chef de la diplomatie Hillary Clinton.

Mais le vote des deux chambres du Congrès en faveur de l'accord commercial ne préjuge pas d'un feu vert sur un autre sujet important pour les relations bilatérales entre Séoul et Washington: la confirmation par le Sénat du candidat de M. Obama pour devenir ambassadeur en Corée du Sud.

Le sénateur républicain de l'Arizona John Kyl a gelé ce processus, estimant que la politique du président Obama sur la Corée du Nord était trop faible, selon des responsables américains.

MM. Obama et Lee doivent se retrouver en soirée pour un dîner d'État, un événement fastueux que la Maison-Blanche n'avait jusqu'ici organisé qu'à quatre reprises depuis le début de la présidence Obama en janvier 2009.

Jeudi matin, M. Lee a qualifié M. Obama de «l'un de mes amis les plus proches», et a révélé avoir visité le monument à la mémoire des soldats américains ayant combattu pendant la Guerre de Corée (1950-1953) sur le «Mall», le grand parc du centre de Washington. Il a assuré que son pays n'oublierait jamais leur sacrifice.

Vendredi, MM. Obama et Lee quitteront Washington pour aller visiter ensemble une usine automobile dans la région de Detroit au Michigan, occasion d'illustrer l'accord de libre-échange. Sa ratification, côté américain, avait en effet achoppé en particulier sur la question du protectionnisme sud-coréen dans le secteur automobile.