L'équipe de campagne de Barack Obama est passée directement à l'offensive mercredi contre Mitt Romney, dénonçant les contradictions «éhontées» de l'actuel favori de la primaire républicaine en vue de la présidentielle américaine de 2012.

Lors d'une conférence de presse téléphonique, l'expert ès stratégie du président démocrate sortant, David Axelrod, a accusé l'ancien gouverneur du Massachusetts de changer d'opinion selon les dividendes politiques à en escompter.

«Si vous êtes prêts à changer d'opinions sur des questions fondamentales de principe, comment pouvons-nous savoir ce que vous ferez en tant que président?», s'est interrogé M. Axelrod au lendemain d'un débat entre prétendants à l'investiture républicaine.

«Je pense que cette conversation téléphonique a lieu parce que le gouverneur Romney a agi de façon aussi éhontée en changeant d'avis, comme cela s'est produit hier soir», a estimé M. Axelrod, en mentionnant en particulier la question des échanges commerciaux avec la Chine et l'assurance-maladie.

Le conseiller de M. Obama a aussi affirmé déceler une «tendance» de M. Romney à laisser de côté ses vues les plus progressistes sur les questions sociales pour tenter de séduire l'aile droite du parti.

C'est la première fois depuis que M. Obama s'est déclaré candidat à un second mandat de quatre ans, en avril dernier, que son équipe de campagne s'en prend aussi directement à l'un de ses adversaires potentiels.

M. Axelrod s'est défendu de reconnaître en creux que M. Romney, actuellement en tête des intentions de vote, serait choisi par les membres de son parti. «Je ne présume pas qu'il sera le candidat, mais il mérite de faire l'objet d'un examen», a-t-il dit.

La campagne du candidat républicain n'a pas tardé à réagir, accusant pour sa part l'équipe de M. Obama de vouloir étouffer le fait que leur champion a été incapable de réduire le chômage depuis qu'il est au pouvoir.

«Ce que nous obtenons de cette administration au moment où l'économie est en train de couler, ce sont des diversions de ce qui est vraiment important, c'est à dire l'échec du président Obama à créer des emplois», a affirmé le porte-parole de M. Romney, Ryan Williams.